par Benoit Dercy, développement culturel et des publics, musée d’Archéologie nationale (Saint-Germain-en-Laye).
Samedi 7 décembre 2024 à 15h30
Amphithéâtre VIRA SOULEUMaison des associations, 12 ter place Garibaldi, 06000 Nice
L’histoire des techniques et des artisanats de la Grèce antique a laissé jusqu’ici peu de place à un matériau comme le cuir, sous prétexte du manque de sources textuelles et iconographiques ou de leur caractère trop allusif, et parce que les objets réalisés en peau, fourrure et cuir n’ont que trop rarement été retrouvés en fouille.Cette conférence dresse un bilan de nos connaissances quant aux étapes de fabrication de la matière première en matériau, fabrication relevant d’un savoir spécifique avant de passer en revue l’utilisation des peaux, fourrures et cuir.
Le travail des peaux et du cuir dans le monde grec antique
Tentative d’une archéologie du disparu appliquée au cuir
L’histoire des techniques et des artisanats de la Grèce antique a laissé jusqu’ici peu de place à un matériau comme le cuir, sous prétexte du manque de sources textuelles et iconographiques ou de leur caractère trop allusif, et parce que les objets réalisés en peau, fourrure et cuir n’ont que trop rarement été retrouvés en fouille. Pourtant, la collecte des sources testimoniales (images, textes littéraires, épigraphiques, papyrologiques) – menée non sans élargir le champ de la recherche à certains auteurs latins et tardifs, comme les lexicographes – et, dans une proportion bien moindre, des don- nées de terrain, articulée à une modélisation technique de la fabrication du matériau, permet de renouveler quelque peu l’approche et de préciser ce que furent cet artisanat et les usages des peaux et du cuir en Grèce antique, bien que la somme réunie ici suscite également un grand nombre de questions et de pistes qui restent non résolues.
Notre enquête tente ainsi, avec toute la prudence et la modestie que doit garder le chercheur qui travaille sur les mondes antiques, de dresser le bilan de nos connaissances quant aux étapes de fabrication de la matière première en matériau, fabrication relevant d’un savoir spécifique mais qui devait trouver des degrés de réalisation très variables. Nous passons ensuite en revue l’utilisation des peaux, fourrures et cuir, des emplois quotidiens les plus attendus aux cas les plus particuliers. Nous envisageons enfin l’organisation des « métiers du cuir », depuis l’approvisionnement en peaux brutes jusqu’aux opérations de cordonnerie, et le jugement porté sur ces activités au IVe siècle av. J.-C. à Athènes, période la mieux documentée sur la question.