Communauté grecque des Alpes-Maritimes

Cahiers balkaniques – Numéro 50

Les héritages du traité de Lausanne en Grèce et en Turquie I
Numéro dirigé par Joëlle Dalègre & Nicolas Pitsos

L’année 2023 est symbolique : c’est celle du centenaire du traité de Lausanne signé le 24 juillet 1923 qui intégrait le Protocole sur l’échange des populations grecques et turques déjà signé le 30 janvier de cette même année. Peu de traités ont conservé une telle importance un siècle après leur signature, au point d’être
cités régulièrement dans la presse et dans les discours de chefs d’État. C’est la reconnaissance internationale de la « Turquie » et du pouvoir de Mustafa Kemal, c’est en Grèce la fin du rêve de la Grande Idée, l’établissement de frontières presque inchangées depuis lors (sauf en 1947, lors de la cession du Dodécanèse par
l’Italie vaincue), chaque État va dès lors s’organiser dans le cadre de son nouveau territoire et de ses nouvelles populations.
Il ne s’agit pas ici du traité de Lausanne, mais spécifiquement de l’échange obligatoire de populations et de ses conséquences, un échange que les deux États, pour des raisons différentes, ont choisi d’occulter pendant trois quarts de siècle, tout en célébrant Lausanne. C’est à cet accord exceptionnel par son caractère
« forcé » (Curzon) que nous avons décidé de consacrer les numéros 50 et 51 des Cahiers Balkaniques. Loin de nous l’idée de nous pencher sur les exploits et les erreurs militaires, les horreurs perpétrées par les uns et les autres, pendant les
années qui conduisirent à ce texte, nous avons voulu consacrer ce numéro à l’héritage, ou plutôt aux héritages, tant ils sont nombreux et variés, de cet accord, et ce, si possible, dans les deux pays. Il est important, en effet, de montrer que les populations des deux pays ont vécu la même tragédie, les mêmes souffrances du déracinement, le même traumatisme, même si le nombre des intéressés et les politiques des États qui les ont « accueillis » ont différé.
Le sujet est loin d’être épuisé par cette publication bien entendu, mais nous avons fait un réel effort pour présenter aux lecteurs des aspects souvent peu traités en France.

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