Un train de marchandises et un train de passagers sont entrés en collision frontale un peu avant minuit faisant au moins 43 morts. D’après les médias grecs, il s’agit du « pire accident ferroviaire que la Grèce ait jamais connu ». Retour en images sur la catastrophe et les difficiles opérations de sauvetage menés sur le site de la collision.
La Grèce en deuil et sous le choc mercredi 1er mars après la violente collision dans la nuit entre deux trains qui a fait 43 morts et laissé sur les voies des wagons pulvérisés et calcinés. Les médias grecs en parlent comme de la pire tragédie ferroviaire que le pays n’ait jamais connue.
Aucun train ne circulait en Grèce mercredi, à la suite d’un mouvement de grève déclenché par les cheminots, dans un pays encore sidéré par l’ampleur de la collision entre un train de passagers et un train de marchandises survenue mardi soir dans la vallée de Tempe, non loin de Larissa. Dès l’annonce du drame, d’immenses queues se sont spontanément formées devant les centres de dons du sang de la ville. Les médias grecs continuent à multiplier les témoignages de parents attendant devant le principal hôpital de la ville les résultats des tests ADN pour identifier leurs enfants parmi les victimes d’un train qui transportait beaucoup de jeunes étudiants. Mais si l’émotion n’est pas retombée, c’est désormais aussi la question des causes et des responsabilités qui s’impose. Arrêté dès mardi, le chef de gare de Larissa, qui n’aurait pas actionné une clé permettant que les trains ne se retrouvent pas sur les mêmes rails, a reconnu une part de responsabilité. De même que le gouvernement conservateur de Kyriákos Mitsotákis. Mais ces déclarations n’apaisent pas l’indignation populaire à un mois des élections.
Beaucoup de gens, d’anciens responsables au sein du système ferroviaire ou des syndicalistes, ont déjà révélé que c’était un accident attendu, qui ne pouvait que se produire, en raison de dysfonctionnements divers. Il semblerait que l’entreprise concernée [le groupe italien Ferrovie dello Stato Italiane a racheté et privatisé l’entreprise ferroviaire grecque en 2017, ndlr] n’a pas procédé à la modernisation du système comme elle aurait dû le faire. Il est néanmoins encore trop tôt pour établir les responsabilités de chacun et ce drame va continuer à occuper une place centrale en Grèce dans les prochains jours, avec beaucoup de débats techniques. Reste que ce pays n’a pas beaucoup de trains. On pouvait donc s’attendre à ce qu’une liaison ferroviaire entre les deux principales villes, Athènes et Thessalonique, soit fonctionnelle et très bien organisée. Or, il a même fallu que cet accident ait lieu pour qu’on apprenne soudain que l’Union européenne venait d’assigner, le 14 février, la Grèce devant la Cour européenne de justice pour non-conformité aux règles du transport ferroviaire. Comme s’il fallait qu’une tragédie se produise pour qu’on prenne conscience de l’ampleur du problème. Les catastrophes agissent toujours comme des révélateurs.