L’histoire de Marseille retrace les 2 600 ans de la cité depuis sa fondation. Bien que son site soit occupé dès les temps préhistoriques comme en témoigne la grotte Cosquer, la ville est fondée en 600 av. J.-C. par des colons grecs venus de Phocée. Elle deviendra la principale cité grecque de la Méditerranée occidentale et principale porte de communication entre les civilisations grecque et gauloise.
http://https://youtu.be/w6v9KGzMrv4
Histoire de Gyptis et Protis animée (proposée Par Juan de la Fontaine du Musée d’Histoire de Marseille).
Romaine après sa conquête par Jules César en 49 av. J.-C., éclipsée par Arles, elle reprend peu à peu son rang et devient après les conquêtes des Wisigoths puis des Francs jusqu’au XIIe siècle, l’une des places majeures de l’Église romaine dans le sud-est de la France grâce à l’influence de l’abbaye de Saint-Victor fondée par Jean Cassien.
Au Moyen Âge, Marseille décline et subit la peste noire et des temps troublés qui s’achèvent au XVe siècle, alors que la ville et le duché de Provence deviennent possession française, d’où un rôle nouveau dans l’affirmation de la puissance royale et le développement du commerce méditerranéen.
Acquise à la Révolution, mais non aux Jacobins, la ville connaît une très forte expansion au XIXe siècle avec le développement industriel et commercial en lien avec l’importance croissante de l’empire colonial français. Après les destructions durant la Seconde Guerre mondiale et la fin de l’empire français, Marseille se relève pour retrouver, à la fin du XXe siècle, une situation plus favorable.
Marseille, fruit d’une histoire d’amour
ΛΑΚΥΔΩΝ (Lakudōn, Lacydon) plaque commémorative quai de la Fraternité
Marseille est née d’une histoire d’amour entre Gyptis la Salluvienne et Protis le Phocéen. Légende ou réalité ? Ce qui importe c’est l’histoire d’amour !Voici le récit du Voconce Trogue Pompée, contemporain d’Octave Auguste (cité par Justin, Histoires philippiques, XLIII) :
Or justement, ce jour-là, le roi était occupé à préparer la noce de Gyptis, sa fille, que selon la coutume de son peuple, il se préparait à marier par choix d’un gendre pendant le festin. Et, pusique tous les prétendants avaient été invités aux noces, on convia aussi aux banquets les hôtes grecs. Ensuite, la jeune fille fut introduite, et comme son père lui avait ordonné de proposer l’eau à celui qu’elle choisirait pour mari, elle délaissa tous les autres, se tourna vers les grecs et proposa l’eau à Protis, qui d’hôte devint gendre et reçut de son beau-père un lieu pour fonder une ville. source : Didier Pralon, Revue Marseille, n°160
Frédéric Mistral raconte l’origine de Marseille dans Calendal (chant IV) :
Lou pichot rèi dóu pople Sàli, Nan, benesis lou vènt gregàli, E baio, dous presènt, sa fiho pèr mouié Au jouine Pròtis de Foucèio ; Marsiho espelis : la sadrèio, Lou sourne pin, fan plaço i lèio De figo e de rasin, de nerto e d’óulivié. |
Le petit roi du peuple Salyen, Nan, bénit le vent grec, et donne, doux présent, sa fille pour épouse au jeune Protis de Phocée ; Marseille éclot : la sariette, le sombre pin, font place aux allées de figuiers et de vignes, de myrtes et d’oliviers. |
Le Vieux-Port de Marseille est un port naturel : il porte le nom grec de Λακυδων, devenu par l’intermédiaire du latin le Lacydon, en provençal : lou Lacidoun.
- Μασσαλία (Massalía) : en grec, l’accent tonique est sur la lettre i : le –a final est à peine prononcé (on écrit parfois en français Massalie).
- Māssilia : en latin, la première voyelle est longue.
- Marsiho : en provençal, l’accent tonique est placé sur l’avant-dernière syllabe. Le h provençal correspond à la graphie française ill. Ses habitants sont des Marsihés.
Drapeau & devise de Marseille
Actibus immensis urbs fulget massiliensis La ville de Marseille brille par ses hauts faits Toustèms pèr si grand-fa resplendiguè Marsiho devise de Marseille (traduction de Frédéric Mistral)
Plus ancienne ville de France, Marseille était, au temps de la conquête de la Gaule, une république, comme ses sœurs grecques.Lorsque la Révolution éclate, la cité phocéenne s’est souvenue qu’elle était autrefois une république : elle s’est tournée naturellement vers l’idéal républicain. En 1792, un bataillon de Fédérés part vers Paris pour défendre la République. Ils entonnent le Chant de guerre pour l’Armée du Rhin, un chant révolutionnaire composé par le citoyen Claude Rouget de Lisle. Ce chant, devenu célèbre grâce aux Marseillais, s’appellera désormais la Marseillaise et deviendra l’hymne de la France. Et pourtant, c’est à Strasbourg qu’il fut composé : il aurait pu s’appeler la Strasbourgeoise.
En Provençal, c’est la Marsiheso.
La présence grecque
Les Grecs de Marseille et le nationalisme grec
Cette minorité est faite de riches marchands, d’armateurs, d’intellectuels et de négociants internationaux disposant de maisons de commerce qui deviennent, au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle, de véritables dynasties présentes dans toutes les grandes villes ports de l’Europe, de la Méditerranée et bien au-delà, jusqu’à Odessa, sur la Mer Noire, grâce notamment au contrôle que les négociants grecs exercent sur l’essentiel du commerce du blé russe. A preuve, ce constat d’un inspecteur de la Banque de France à propos des Grecs en 1860 : « A l’est et à l’ouest de la Méditerranée, à Constantinople et à Marseille, sont les sièges principaux de leurs affaires ». En ce qui concerne Marseille, en 1863, on peut y dénombrer, selon Echinard, une centaine de maisons de commerce grecques, « deux fois plus que Londres, trois fois plus que Vienne ou Livourne » et peut-être autant que Trieste. Un exemple éclatant de cette communauté florissante, révélé par les archives privées de la famille Zarifi, toujours présente à Marseille : la maison Zafiropoulo et Zarifi, dite la maison Z/Z, fondée en 1852 et vouée à l’importation de blé d’Odessa, prend une importance capitale en devenant une des plus prospères maisons du commerce marseillais. Outre Marseille, la Maison Z/Z a eu des agences à Constantinople (son siège central), à Londres-Liverpool, à Odessa et à Trieste. Les deux lettres Z/Z, inscrites sur les sacs de farine, furent connues et popularisées dans tout le midi de la France. Après la loi sur le blé (début 1900), d’inspiration nettement protectionniste, la maison se tourne vers l’industrie et la finance, contribuant puissamment à l’essor de Marseille. Deux autres exemples également révélateurs : d’abord la famille Argenti, venant de Chio, qui fonda à Marseille en 1820 la société « Argenti père et fils », réunissant ainsi les intérêts de ce réseau familial présent dans plusieurs villes européennes. Philip Argenti, né à Marseille vers la fin du siècle, devient par ses donations à la Grèce un des célèbres évergètes (bienfaiteurs). Puis, la famille Rodocanachi. Fuyant les massacres de Chio, la famille s’établit dès 1822 à Londres, Marseille, Livourne et Odessa. Parmi ceux qui sont restés en France, il faut citer Emmanuel (1859 – 1934), historien, membre par correspondance de l’Académie d’Athènes et couronné par l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre.
Pourtant, notre intérêt va bien au-delà de la dynamique évidente des réseaux des dynasties marchandes grecques installées à Marseille et dans d’autres pays. On s’intéresse avant tout aux mouvements d’idées qui contribuent (toujours par le biais de ces élites) à définir ou à renouveler les lieux culturels des villes. A l’arrière-plan de ce bouillonnement extraordinaire, il y a un thème phare expliquant en partie les balises chronologiques de cette présentation : la Grande Idée (Megale Idea) qui, surtout à partir des années 1850 et 1860 et jusqu’en 1922, enflamme une bonne partie de la diaspora grecque ; la Grande Idée qui, mêlant les souvenirs du passé grec de l’époque classique hellénistique et byzantine, aspire au retour du jeune royaume grec aux frontières géographiques de la « Grande Hellade » : les territoires peuplés par les Grecs, maintenus sous domination ottomane, ainsi que ces terres où avait rayonné autrefois la civilisation grecque. Et c’est là où le thème de la gréco-latinité, soit la longue durée de l’Hellénisme et ses prolongements dans le coeur même d’une France « latine », intervient de façon active.
Véritable réplique de la communauté d’Alexandrie, les Grecs de Marseille tantôt participent à la vie politique de la ville, tantôt patronnent la vie culturelle, artistique et sportive (et même la presse), et la Légion d’Honneur vient couronner l’oeuvre philanthropique de certains d’entre eux. En ce qui concerne la Grèce elle-même, la présence de ces mécènes grecs de Marseille se fait là aussi vivement sentir : ils dotent les écoles (comme, par exemple Auguste Ralli, qui, à sa mort en 1878, laissera des sommes considérables aux Lycées d’Athènes et de Chio), visant à la fois l’apprentissage de la langue grecque et une culture de haut niveau, ils érigent des hôpitaux, ils envoient des secours lors des grandes catastrophes naturelles, ils reçoivent avec tous les honneurs les représentants du gouvernement grec, ils soutiennent, discrètement et efficacement, l’insurrection crétoise etc. Mais les Grecs de Marseille, comme les documents le prouvent, et exactement comme ceux d’Alexandrie, soutiendront, on l’a dit, de façon dynamique la Grande Idée, diffusée depuis Athènes en direction de l’ensemble des communautés grecques de la diaspora et de l’Orient. A preuve, l’accueil et le soutien offerts par la communauté grecque à Jean Colettis (le grand représentant de la « Megale Idea ») à l’occasion de son voyage à Marseille. A preuve encore, l’Association Coray, dont le comité directeur, composé de Rallis et Zafiropoulos, espérait que la publication des quatre volumes de la correspondance du « grand homme» ait comme effet « l’imitation de ses sentiments patriotiques et l’extension de l’Hellénisme ». Enfin, capitale, la célébration en 1899 du 25 e centenaire de la fondation de la colonie hellénique : Massalia, et le discours de l’archimandrite de l’église orthodoxe de Marseille, Grégoire Zigavinos, sur « l’influence de l’esprit hellénique dans l’Occident ». S’y côtoient, en toutes lettres, gréco-latinité, longue durée de l’hellénisme, et défense de la Grande Idée.
La langue grecque étant un élément vital pour le maintien et la survie de cet hellénisme au-delà des frontières de la Grèce, un autre thème capital doit être ici mentionné : celui de l’histoire de la langue hellénique dans le pays d’accueil. On a voulu cerner les importantes questions suivantes. Comment, par exemple, la question linguistique s’articule-t-elle à la Grande Idée ? Quels efforts les Grecs de France font-ils pour que leurs enfants apprennent la langue de leur patrie ? Comment les intellectuels grecs se définissent-ils dans le débat entre la langue « démotique » (ou populaire) et la « katharevousa » (ou langue officielle) ? Déjà, il apparaît qu’à Marseille, les enfants grecs vont au réputé Lycée de Marseille (le Lycée Thiers) pour apprendre, entre autres matières, et à la demande des parents, le grec moderne. Les archives de ce lycée (couvrant la période allant jusqu’aux années 1870) nous donnent une image pittoresque du type d’enseignement ainsi que des moeurs de cette école.
Quant au philhellénisme français de la ville, il est intimement lié à la cause nationale grecque. De pair avec la communauté grecque, deux réseaux philhellènes français s’illustrent particulièrement par leur soutien à la cause de la Grande Idée : celui du quotidien Le Sémaphore de Marseille , qui depuis les années 1830, est sous les auspices de la famille Barlatier (Auguste Barlatier [1809-1885] a même été honoré du titre suprême, celui de chevalier de l’ordre du sauveur de la Grèce); et celui gravitant autour de Jules Blancard, traducteur et historien, qui, en tant que professeur de Grec Moderne, d’abord au lycée de Marseille et ensuite à la Faculté des Lettres de Marseille (1878- débuts des années 1880) plaide auprès de son public pour « les droits légitimes de la Grèce » en soutenant avec acharnement la cause grecque. Il faut également mentionner ici que la Revue d’études grecques , publiée à Paris , explorée pour la période allant de 1871 à 1914, ainsi que le journal L’indépendance hellénique , édité à Athènes, font tout naturellement le pont entre les Grecs de France et ceux de la grande diaspora hellénique.
Vue et perspective de Marseille par Pierre-Jacques Duret (1778)
La Communauté grecque à Marseille au XIXe siècle : entre cadre identitaire et référent-mémoire de Michel Calapodis
La lecture sociohistorique de la présence des Grecs orthodoxes à Marseille au XIXe siècle (im)pose la Communauté, à la fois comme outil de connaissance des mécanismes de fixation et de reproduction de cette population, et comme objet de connaissance en ce qu’elle révèle du jeu des appartenances et des représentations de longue durée qui traversent le groupe ainsi constitué. D’entité-processus qui produit le cadre d’inscription dominant des identités collectives grecques à Marseille, cette Communauté devient un observatoire privilégié et incontournable pour comprendre l’hellénisme, tant en situation de diaspora que dans sa dimension dialectique continuité/rupture.
Habituellement le traitement historiographique réservé aux Grecs de Marseille oscille entre deux pôles : soit c’est l’homo oeconomicus, c’est-à-dire l’agent économique efficient dans sa dimension fonctionnelle et socioprofessionnelle qui intéresse le lettré, soit c’est le récit chronologique et descriptif des traces mémorielles qui est invoqué (église, noms de rue, patronymes, etc.) ; quant à une vision sociologique ou à une modélisation sociohistorique du phénomène de construction collective, point d’étude dédiée.
Or, l’entité diasporique en question ne peut se résumer à une somme d’intentionnalités ou de réalisations qui, prises individuellement, n’en épuisent pas le sens1. D’autre part, ces manifestations, considérées à titre individuel et séquentiel, ignorent les processus d’enracinement du groupe grec qui nous laissent entrevoir un « milieu de vie sociale intense »2 où s’entrechoquent, se recouvrent et se reformulent les identifications du passé avec celles du contemporain.
Des flux migratoires à la cristallisation communautaire
Au préalable dressons un tableau synoptique de ces groupes de Grecs qui vont, en quelques années, passer de flux migratoire à colonie, puis de colonie à Communauté.
La perspective historique de l’implantation des Grecs montre l’évolution d’un groupe, d’abord formé de minorités à l’état embryonnaire, constituées de migrants de statuts différents (capitaines-négociants/négociants/militaires/réfugiés), à itinéraires divers (transit, résidence temporaire, ancrage de moyen terme, ancrage de long terme), qui se sont peu à peu territorialisés dans l’espace marseillais, entre la fin dix-huitième et la première décennie du XIXe siècle. À cette date, le panorama de la présence grecque « fixée » est alors celui d’une colonie 3 formée d’éléments appartenant à une classe intermédiaire et composée essentiellement de quelques dizaines de négociants de moyenne envergure et d’une poignée de militaires ou réfugiés.
Si, à travers les siècles, des Grecs ont fréquenté Marseille et son port, suivant en cela les routes du commerce maritime franco levantin, leur présence se signalait par deux caractéristiques essentielles : tout d’abord, elle était quantitativement réduite, majoritairement composée d’hommes de mer (capitaines et marins), et ensuite de nature temporaire, les équipages séjournant dans la ville le temps de débarquer leurs marchandises et de se faire régler leur connaissement ; les commerçants qui parfois les accompagnaient écoulaient leurs produits sur place ou parfois sur la foire de Beaucaire (Gard) qui se tenait à l’occasion des fêtes de la Madeleine. Placée au débouché du Rhône, cette foire commerciale, qui existait déjà au milieu du XIe siècle, avait acquis dès le siècle suivant une renommée internationale, car elle « attirait les marchands orientaux de Tunis, d’Alexandrie, de Syrie, de Constantinople, les Grecs, les Italiens de Venise, de Gênes, les Aragonais de Barcelone, les Portugais, les Anglais mêmes, les Allemands et les marchands de France venus de tous les points du territoire » 4. Avec le développement de la marine marchande grecque au XVIIIe siècle et sa part croissante dans le trafic de marchandises entre l’Est et l’Ouest méditerranéen, s’intensifie la visibilité de l’élément grec sur le port, mais aussi dans les rues attenantes et les quartiers limitrophes. Cependant, il semble que seules quelques individualités se soient fixées dans la cité phocéenne, passant d’une situation de transit à celle de résidence ; nous avons retrouvé dans les archives les traces d’une vingtaine de Grecs (Smyrniotes, Crétois, Chypriotes ou Péloponnésiens) qui sur un siècle – entre 1680 et 1780 – ont exercé les métiers de tenanciers, de marchands, navigants ou même cultivateurs, la majorité d’entre eux s’étant installée au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Parmi cette cohorte composite notons l’implantation de quelques techniciens thessaliotes et chiotes (déjà) renommés en Europe pour leur expertise en art tinctorial et particulièrement dans l’application du rouge d’Andrinople, procédé alors au cœur des recherches menées par les manufactures textiles.
Avec la Révolution et l’émergence de la nation française – au sens politique du terme – on assiste à un changement de paradigme, de nature sociale, économique et géopolitique qui va affecter les logiques structurelles et conjoncturelles du substrat marseillais, et par voie de conséquence, nourrir de nouveaux flux migratoires grecs. D’une part, les quasi vingt années de blocus maritime marginalisent le négoce et les négociants marseillais – véritables charpentes de la société phocéenne – et provoquent un choc commercial, c’est-à-dire une crise des approvisionnements ; d’autre part, les échanges avec le Levant subissent les mutations capitalistiques auxquelles la seule fonction d’entrepôt commercial du port marseillais ne peut répondre en termes de compétitivité internationale, face aux Anglais notamment.
Dès les années postrévolutionnaires et durant une grande partie du XIXe siècle, les négociants grecs détiendront presque en exclusivité les solutions stratégiques aux nouveaux enjeux commerciaux : maîtrisant à la fois l’amont (le Levant), l’aval (Marseille ou autres points de distribution) ainsi que la circulation du crédit, ils vont dominer un marché progressivement, mais inéluctablement fermé aux négociants marseillais. Ils seront parmi les seuls intermédiaires en capacité d’encaisser les futurs soubresauts et aléas d’un commerce tributaire des phases d’ouverture et de fermeture politicostratégiques entre la France, les autres puissances européennes et l’Empire ottoman.
Ainsi, l’avènement de cette présence hellène d’un nouveau type est-elle enchâssée dans un contexte historique d’inflexion profonde des rapports géopolitiques et des structures de production et d’échange. Dès lors, le noyau de la colonie va se former autour de ceux que nous appelons « les pionniers », groupe formé d’abord par les premiers négociants smyrniotes qui s’installent temporairement dans les années 1794-1795, puis surtout centré à partir de 1798-1800 autour des premiers Chiotes – majoritairement de confession catholique – et renforcé temporairement par une vague de capitaines-négociants en provenance d’Hydra, pratiquant ce qu’il est convenu de nommer de nos jours la vente one shot, c’est-à-dire de cycle court. Le morphotype de ces néo migrants est fortement différencié, par comparaison avec celui de leurs prédécesseurs : à la place des marchands de détail et des employés, s’installent des négociants appuyés par un proto réseau commercial recouvrant – imparfaitement – des généalogies familiales et dotés d’une surface financière plus étendue. Quelques-uns de ces Chiotes catholiques5 vont s’implanter durablement à Marseille, connaître une véritable réussite professionnelle et même la transmettre à leur descendance, mais sans générer ce mouvement emblématique et axial des Chiotes orthodoxes qui leur succèderont bientôt : la reproduction communautaire. De façon dominante, ces « pionniers » 6 vivront à Marseille des destins transitoires ou fragiles :
-
transitoires pour les capitaines-négociants, car ils suivent des trajectoires commerciales plus que des territoires.
-
fragiles, car s’ils bénéficient d’un capital numéraire et d’un réseau commercial, ils combinent deux handicaps majeurs qui seront autant d’atouts différenciateurs pour leurs épigones orthodoxes : un endogroupe, à la fois vaste et triplement contrôlé (Communauté, parentèle généalogique, parentèle économique).
Parmi ce flux initial de précurseurs laissant quelques têtes de pont prendre racine dans la ville, il convient de distinguer ceux que nous appelons les « géopolitiques », c’est-à-dire les Grecs qui ont été directement acteurs ou victimes du jeu géostratégique républicain et consulaire français. Bien que largement temporaire, leur présence contribuera à construire un pôle de résidence hellénique à Marseille au cours de la génération dite révolutionnaire, de la Révolution à la chute du Premier Empire. Mentionnons en particulier ceux qui, lors de la campagne d’Égypte, lièrent leur destinée à celle des armées napoléoniennes, soit en tant que militaires, soit en tant qu’auxiliaires ou protégés. En effet, le repli forcé de l’expédition française trouve son point culminant le 2 septembre 1801 avec la capitulation du général Menou et l’embarquement à Damiette des restes des troupes parmi lesquelles figurent les 309 hommes du chef de brigade Nicolas Papazoglou. Ils débarquent dans la ville phocéenne, bientôt rejoints par la cohorte des supplétifs civils et de leur famille. En majorité, les soldats de Papazoglou intègreront le corps du Bataillon des Chasseurs d’Orient et s’illustreront dans la campagne de Dalmatie, puis en Épire et enfin dans les îles Ioniennes, mais, en 1814, quand l’ordre sera donné de dissoudre le bataillon, les officiers et soldats grecs les plus désargentés vont se joindre aux autres réfugiés au sein du « dépôt des réfugiés égyptiens » de la ville, sorte d’asile pour ces nécessiteux. Quelques centaines de Grecs d’Orient, de Grèce continentale ou des îles se retrouvent donc à Marseille pendant quelques mois, voire quelques années, en situation de totale hétéronomie, tant vis-à-vis de la société locale que des autres Grecs. Contrairement aux « pionniers » qui leur sont contemporains et aux Chiotes qui les supplantent 7, ils font brutalement l’expérience de l’altérité ; le déplacement spatial contraint ne s’accompagne pas, dans leur cas, d’un déplacement cognitif parallèle et le processus par lequel ces acteurs vont pouvoir acquérir d’abord de la familiarité puis de la hauteur, non seulement avec les codes de la société d’accueil, mais aussi dans leurs rapports avec les autres résidents grecs de la ville, va mobiliser plus de ressources et plus de temps. C’est ce qui explique que le jeu de leur reconstruction sociale s’appuie immanquablement sur des pratiques habitantes marginalisées au sens géographique et socio-économique du terme et sur une lecture de l’espace de la ville selon des filtres familiers, rattachés aux espaces de vie quittés, et ce, afin de reconstituer l’unité de temps et d’espace du groupe en voie de (re)constitution.
Cependant, si une discrimination spatiale est avérée, elle est fondée essentiellement sur le critère du statut socio-économique, elle n’est pas significative d’un « déficit » d’hellénisme ou de grécité de ces réfugiés et militaires, par comparaison avec les autres résidents hellènes. Elle tient plutôt aux tendances lourdes du territoire marseillais qui, à travers les siècles, a défini ses trames spatiales en fonction, plutôt de ses métiers (artisanat, mer, négoce, etc.) que des origines ethniques de ses habitants.
Ainsi, pour les quelques militaires ou réfugiés qui vont réussir leur reconversion socioprofessionnelle, on s’aperçoit, en premier lieu, qu’ils opèrent une certaine appropriation sociale de l’espace phocéen et ensuite, qu’ils interagissent de façon isotropique avec les autres Grecs orthodoxes dans le champ de la construction communautaire. Citons l’exemple emblématique de Théodore Rakos qui fait la synthèse de la multiplicité de ses appartenances autour des représentations centrales de l’hellénisme (Communauté et orthodoxie) 8.
Sous l’angle de la classification sociale, il n’est toutefois pas possible de catégoriser cette colonie comme groupe9 ; tout au plus peut-on distinguer ces sous-groupes que nous venons d’évoquer, mais, d’une manière générale, on n’assiste pas à une volonté de personnalisation collective ou d’identification saillante à un quelconque endogroupe. Pour ceux qui s’implanteront durablement dans la ville (catholiques), ce qui les caractérise, c’est plutôt une indéfinition des frontières entre leur Soi, leur groupe d’appartenance primaire et les exogroupes marseillais : ayant mené des stratégies de conformité qui les ont conduits à adopter des conduites sociales (économiques, matrimoniales et confessionnelles) propres à la société marseillaise 10, leur relation à leur groupe de provenance s’est affaiblie et limitée à la simple caractéristique d’une origine commune (Chios ou Smyrne).
L’installation, principalement après 1822, des Chiotes orthodoxes descendants de familles archontales11, va marquer une mutation structurale de la morphologie sociale grecque à Marseille, car :
-
primo, ses membres se posent en agents de la morphogenèse communautaire.
-
secundo, la reproduction sociale est assurée, dans tous les sens du terme : démographique, économique, communautaire et mémorielle.
De fait, l’aboutissement de ces processus conduit à une cristallisation communautaire, base à partir de laquelle vont se développer toutes les identifications des Grecs de Marseille, qu’elles soient endo ou exocentrées. Sans même en référer à ses héritages historiques, le groupe qui se forme alors possède tous les traits d’une κοινοτική αρχοντιά ou archontat communautaire.
Parmi les différentes perspectives susceptibles de nous éclairer sur ce groupe grec déterminé par sa Communauté, intéressons-nous d’abord à ses coordonnées sociodémographiques, c’est-à-dire à ses caractéristiques directement saisissables (localisation géographique, pyramide des âges, catégories socioprofessionnelles, nationalité et religion) en tant que population inscrite dans l’espace marseillais au cours de la période 1830-1880. De ces états empiriques, il émane un collectif grec, producteur et produit d’un entre-soi à trois facettes – socio-spatio-temporelle –, dont l’articulation signe la spécificité de l’ensemble.
Du point de vue de la localisation spatiale, l’entre-nous ne se présente ni comme un enfermement ni comme une dilution résidentiels, mais suit plutôt un processus mimétique qui regroupe les Grecs sur le territoire selon le schéma urbain propre à la ville dont les dominantes assignent l’espace physique à des univers socio-économiques ; entre-nous homogène, non isolé des autres entre-soi, qu’ils soient locaux (exemple : la bourgeoisie marseillaise) ou étrangers, mais en cohérence avec ceux du monde du négoce implanté dans la ville. Le territoire marseillais, dont l’ancrage de ses populations est fondé sur une double logique de réseaux (sociale et familiale), n’agit donc pas comme un cadre discriminant en ce qui concerne les dynamiques d’identification communautaires, le critère différenciateur étant de nature socio-économique et transversale. Sous cet angle, le groupe archontal grec est marqué par la prédominance de sa classe négociante qui le définit socioprofessionnellement et avec prégnance, tout en suivant, là aussi, une stratification (négociants, rentiers, employés) compatible ou en capacité d’intégrer le schéma de catégorisation socioprofessionnelle marseillais. Parallèlement, se met en place un processus de reproduction démographique (pyramide des âges) dont le profil se confond avec celui des autochtones, significatif d’un groupe cristallisé potentiellement en position d’acculturation.
En somme, ce sont les réalités d’un groupe qui se développe en harmonie avec son environnement sociologique immédiat. Toutefois, l’idiosyncrasie du dispositif grec tient au fait qu’il est simultanément porteur de particularités fortement différenciatrices qui se cristallisent également au cours de sa reproduction communautaire. D’une part, on constate, à la lecture des documents d’archives, un phénomène constant d’autoattribution par l’immense majorité des Grecs recensés de la nationalité grecque, bien que la plupart du temps, ils soient sujets ottomans, russes ou même citoyens français ; d’autre part, l’extrême faiblesse du nombre de naturalisations françaises peut s’interpréter comme une conduite collective résistante. En effet, on aurait pu s’attendre, dans les années 1880 – soit près de deux générations après le début du processus de fixation communautaire – à trouver une tendance inverse, c’est-à-dire allant dans le sens d’une perception moins aiguë des différenciations entre leur endogroupe et l’exogroupe (société française) ; ceci d’autant plus que les autres marqueurs de la reproduction sociale faisaient alors état de rapprochements ou similitudes lourdes et durables (statut socioprofessionnel, géolocalisation, stratification par âges), et que le contexte historico-politique français poussait à l’assignation identitaire afin de faire coïncider strictement nationalité et citoyenneté.
Au surplus, en examinant la variable religieuse, on s’aperçoit que la prévalence orthodoxe au sein du groupe grec dès les années 1820 s’est transformée, cinquante ans plus tard, en facteur diacritique puissant, par le poids numérique de ses membres, par la profondeur acquise dans le « fait total » grec à Marseille, et par l’érosion concomitante de la composante catholique grecque qui a rapidement intégré les temporalités marseillaise et française.
La religion et la nationalité (perçue) produisent donc une délimitation de temporalités avec celles de la société d’accueil dans la mesure où elles réfèrent à un socle commun d’appartenances sociohistoriques diachroniques, jouant pour les Grecs orthodoxes le rôle d’un noyau stable de représentations centrales. Sans provoquer d’exclusion, de marginalisation ou de fragmentation entre leur endogroupe et les exogroupes (groupes locaux, français ou étrangers), leur entre-nous affirme la Communauté sans « faire » communauté.
La Communauté : axe constructeur et référent-mémoire
Si nous généralisons l’usage du C majuscule pour désigner la Communauté grecque orthodoxe, c’est pour signifier sa doubler nature qui la différencie de toutes les autres acceptions du terme : à la fois groupement et lien de sociabilité.
Le mouvement d’objectivation de ces deux facteurs de cristallisation groupale suit à Marseille deux grandes étapes de développement :
-
fin 1820 début 1821, les principaux négociants, avec à leur tête les premiers Chiotes archontaux, se dotent d’une organisation sommaire – la Confraternité – autour du projet de construction de l’église.
-
À partir de 1855, l’organisation est étayée en termes d’organes, de fonctions et de procédures. Les champs d’intervention ou d’ambition de cette Communauté qui se développe se caractérisent par leur multifonctionnalité, c’est-à-dire par les nombreuses œuvres en commun à accomplir, au-delà des objectifs propres de l’église et de son organisation juridicoéconomique. Parmi les missions extraconfessionnelles de la Communauté figurent celles de l’enseignement de la langue ainsi que les œuvres de nature sociophilanthropique, qui vont tenir une place de plus en plus significative, au fur et à mesure de l’amélioration de la situation des finances de la Confraternité.
En résumé, les représentants des dynasties archontales, en étroite collaboration avec les derniers « pionniers » présents dans la ville, érigent l’église et se dotent d’un modèle organisé d’affinité fraternelle, durable et multifonctionnel, la Confraternité. Autour de cet axe bâtisseur surgit le groupe d’appartenance : par leur adhésion engagée à un regroupement unitaire (Confraternité) sous l’égide de l’Église, les Grecs entrent à la fois dans un processus de différenciation catégorielle vis-à-vis des Marseillais (différences perçues) et dans un processus d’autocatégorisation qui va leur permettre d’installer un Nous. Ce Nous fonctionne comme assignataire d’identités, religieuses d’abord (orthodoxie), en établissant des distinctions endogroupe-exogroupes. Mais les effets de la catégorisation s’étendent bien au-delà, débordent les attributs de premier degré que confère la Confraternité ; par le statut et la fonction sociohistorique primordiale et diachronique qu’occupe l’Église orthodoxe dans l’espace-temps de l’hellénisme et, par voie de conséquence, dans la structuration du Soi social des Grecs, la Confraternité actualise les croyances, les représentations sociales – pas seulement religieuses – partagées de l’ensemble des Grecs présents, membres effectifs ou non de cette Confraternité. D’une certaine manière, elle fonde à Marseille les appartenances stables et de « longue durée » ou cadre référentiel cristallisé pour les Grecs institués alors en membres d’une « Nation hellénique », comme il existait à Livourne ou à Trieste une « Nazione greca ».
Pour comprendre en profondeur comment l’articulation des représentations grecques autour du culte orthodoxe construit l’endogroupe, on ne peut se contenter d’utiliser le seul argument quantitatif, à savoir la capacité d’action des unités familiales archontales intégrant plusieurs centaines de membres et dotées d’importantes ressources matérielles. Il nous semble que l’analyse doit plutôt se situer à un niveau sociohistorique et représentationnel. Fondamentalement, la construction communautaire grecque se situe à la rencontre de deux dynamiques décisives :
-
Une dynamique sociohistorique : prégnance séculaire du marqueur-cadre Communauté et de son organisation (Confraternité) pour les populations helléniques, que ce soit dans les territoires sous domination ottomane (Chios, Smyrne, Constantinople…) ou au sein des entités diasporiques (Livourne, Trieste, Vienne…).
-
Une dynamique sociocentrique : contrôle social intégré de l’endogroupe par la collusion entre le réseau de parentèles, le réseau de l’organisation communautaire (Confraternité) et le réseau économique.
Des interactions entre ces deux forces émerge la spécificité du fait communautaire grec en tant que fait social à deux versants, micro et macrosociologiques.
D’un côté, en tant que groupement, la communauté (sans majuscule) forme une « unité collective réelle […], directement observable et fondée sur des attitudes collectives, continues et actives, ayant une œuvre commune à accomplir, unité d’attitudes, d’œuvres et de conduites qui constitue un cadre structurable […]. »12 De l’établissement du culte orthodoxe dans un premier temps, l’œuvre se transforme en œuvres dont les plus importantes pour la collectivité grecque seront : assurer les fonctions de reproduction cultuelle, d’éducation, de transmission des mémoires et traditions ainsi que d’« œcuménisme social » (sociohumanitaire, philanthropie, évergétisme)13. De groupe unifonctionnel appelé à remplir en 1820 une fonction religieuse, la communauté devient progressivement, au tournant des années 1850, un groupement multifonctionnel occupant les champs centraux de la reproduction sociale. Quant aux conduites collectives qui servent ces objectifs ou œuvres, elles relèvent donc du domaine religieux et social et nous verrons plus avant qu’elles sont rattachées au modèle diachronique de la Communauté grecque sous domination ottomane, modèle lui-même impliqué de façon centrale dans la construction des identités collectives grecques.
Comme tout groupe, la communauté n’est pas réductible à l’interrelationnel de ses membres, d’une part, et ne peut être détachée d’autres groupes comme de sa participation (appartenance) à la (aux) société(s) global(es), d’autre part. Elle est imprégnée des influences de la société marseillaise à travers la socialisation de ses membres (école, échanges et participation à la vie sociale de la ville, de la nation…), de celles des autres groupes qu’elle côtoie ou pénètre, des plus réduits aux plus étendus (unités familiales, réseaux d’entreprise et familiaux, sociétés non lucratives, classes sociales), mais elle est aussi – et surtout – traversée par la prévalence de la société grecque – au sens de « phénomène social total »14 suprafonctionnel, possédant une ascendance sur les groupes qui en découlent – qui exerce son attraction sociale avec ses propres médiateurs ou sous-groupes qui la composent : réseaux de parentèle, Église orthodoxe, réseaux économiques, sociétés philanthropiques, cercles d’évergètes, etc. Il ressort de ce qui précède que la communauté-groupe ne peut se voir réduite à une entité à segment unique, à l’instar de l’idéal-type wébérien de la Gemeinschaft (communauté), de nature purement organique (clanique), caractéristique des structures sociales traditionnelles, basée sur la contrainte collective et opposée à la Gesellschaft (société), entité moderne.
D’un autre côté, ce qui distingue, selon nous, la Communauté grecque des autres communautés réside, non seulement dans les œuvres communes qu’elle accomplit, mais, de surcroît, dans sa propension unitaire, c’est-à-dire l’exercice de liens de sociabilité entre ses membres tels que les forces centripètes l’emportent sur les forces centrifuges ; autrement dit, la manière d’être lié dans le tout et par le tout, la prédominance d’un Nous. Mais ce mécanisme de type microsociologique qui institue cette communauté (groupe) en Communauté (groupe et lien de sociabilité), suit un tropisme qui lui est propre. En effet, les rapports interpersonnels au sein d’un groupe peuvent être de nature plus ou moins profonde ou fusionnelle, d’un effet masse15 (faible intensité) à un effet communion (intensité maximale de participation) en passant par un effet communauté (équilibre entre intensité et volume), pour reprendre la catégorisation de Gurvitch. Or, dans ses rapports entre cadre (communauté-groupe) et flux (communauté-lien de sociabilité), le groupe grec archontal présente, dès le règlement (κανονισμός) de 1836, des niveaux de cohésion, allant d’un Nous intermédiaire dominant (communauté) – parité entre intensité et volume de participation au groupe – à un Nous fort et épisodique (communion). C’est cette articulation si spécifique qui permettra l’expression des héritages sociohistoriques, la reproduction de conduites collectives régulières et la permanence des missions à accomplir. Cette combinaison structure-individus est donc ce qui donne son caractère d’« espèce » à la communauté grecque devenue Communauté.
Réalité sociale équilibrée, la Communauté grecque devient potentiellement pérenne, car elle favorise, non seulement la croissance numérique du groupe, mais aussi la transmission de ses représentations, normes et valeurs héritées, par une contribution engagée de ses membres à son développement. D’autre part, le caractère équilibré (effet communauté) de l’intensité de participation de chacun d’entre eux ouvre le champ des possibles, c’est-à-dire l’appartenance multiple (à d’autres groupes, voire exogroupes) et l’actualisation des représentations, attitudes et pratiques diachroniques que les interactions avec la société locale provoquent.
Si l’on utilise ce critère pour comparer les flux migratoires grecs précédant celui des Chiotes et autres descendants des lignées archontales, l’idiosyncrasie de la Communauté est patente. En ce qui concerne les « pionniers » déjà évoqués, l’état de sociabilité qui les caractérise collectivement tend vers un degré de fusion dans le Nous, faible, signe de solidarités distendues et d’un groupe-collection ; en revanche, on va trouver dans le groupe des Grecs « en armes »16, qu’il s’agisse d’anciens militaires, de réfugiés ou même des premiers Chiotes fondateurs de la Communauté, des rapports de communion marqués par un volume de participation réduit, mais une participation intensive et une sorte d’aspiration collective incarnée dans un Nous fortement fusionnel. Pourtant, cet état de sociabilité qui exacerbe le degré d’homogénéité à son paroxysme, qui engendre la répétition du même, ne peut (et n’a pu) être en mesure de rendre viable ce (sous-) groupe, tant la monopolarité de l’objectif poursuivi et des liens interpersonnels l’enfermait dans son développement et le privait de l’expression des autres représentations diachroniques de l’hellénisme (transmission de la langue, principes d’auto-organisation démocratique…). Si un tel Nous-communion avait été à l’œuvre au sein du groupe archontal, ce dernier se serait rapidement limité dans ses champs d’action à l’église (unifonctionnel) et aurait aussi promptement pris l’aspect d’un ordre figé. D’ailleurs, le fait d’exprimer une sociabilité communautaire n’est pas exclusif de moments communiants, comme ce fut le cas lors des grandes célébrations à caractère religieux, ethnoreligieux et national que la Communauté a dirigées.
Ainsi, sans conteste, les Grecs ont été en mesure de se doter d’un réel schéma collectif, « foyer autonome de modèles, […] symboles, règles, valeurs [et] idées »17 à partir d’un double mouvement :
-
l’élaboration d’une organisation – la Confraternité – autourd’objectifs communs (confessionnels, philanthropiques…) et dans un cadre hérité (la Κοινότης Grecque).
-
l’établissement entre les membres du groupe de liens de sociabilité spontanée relevant d’une dominance équilibrée, mais non exclusive des forces centripètes sur les forces centrifuges. En quelque sorte, l’expression d’un « sentiment de communauté » ou plus précisément de « sentiment de vie en commun »18.
- 19 Le règlement de 1855 en est la parfaite illustration.
La Communauté est donc une construction, le produit des interactions entre des Grecs agents sociaux, qui ébauchent la Confraternité fin 1820 et la structurent en apportant à ses organes et fonctions un maillage suffisamment serré pour lui assurer une capacité d’action dépassant la simple administration du culte19. De ce fait, nous retrouvons ici la relation dialectique Église-Communauté : la reproduction sociale communautaire passe par l’ancrage de l’institution religieuse dans l’espace, à travers sa dimension statutaire et organisationnelle (Confraternité), mais la Communauté coproduit avec elle, en le socialisant, le cadre de mémoire collective, à la fois unification des mémoires théologique et sociale et lié à un paradigme de l’hellénisme fondé sur une sociohistoricité propre et actualisé – qui plonge ses racines dans la Communauté diachronique grecque et développe ses branches dans la France du XIXe siècle.
Dans le domaine de l’enseignement de la langue, par exemple, quand la Communauté décide de confier les cours de grec et d’études classiques à l’archimandrite Kreatsoulis en 1830, l’église devient le lien-lieu communautaire qui « fixe » les deux cadres sociaux de la mémoire collective que sont le temps et le langage. Lieu symbolique et fonctionnel à la fois, l’Église est mobilisée pour reconstituer le passé dans le présent (continuité mémorielle) dans le domaine du dogme orthodoxe et, comme dans le cas présent, dans celui de la langue. En 1833, sous la pression de la Communauté, un cours de grec moderne est institué au Collège royal de Marseille et dispensé par un des membres du groupe, Nicolas Vafiadis. À partir de cette impulsion donnée par la Communauté, on verra fleurir dans la ville tout au long du siècle des initiatives privées d’enseignement de la langue grecque, menées par des Grecs résidant à Marseille. Les procès-verbaux d’assemblée témoignent de la prégnance du phénomène pour le groupe grec qui ne manquera pas d’intervenir pour soutenir ces actions individuelles. Ainsi, la Communauté fournit-elle à son tour le cadre dans lequel vont être ré-activées, réinvesties, des représentations historiques initialement transmises par l’Église ; c’est à travers le filtre de la Communauté qu’elles se constituent en normes et pensée sociale.
En résumé, la Confraternité, son organisation, tout comme le groupe des archontes sont autant de facteurs qui structurent l’endogroupe et l’érigent en Communauté, réalité sociale surdéterminante et englobante. À peine constituée, la Communauté n’est plus réductible à ses éléments constituants, car en son sein se déploient les relations sociales entre ses membres, les modèles et schémas représentationnels qui ressortissent, à la fois aux schémas diachroniques de l’hellénisme à Chios, Smyrne ou Constantinople et aux novations spécifiques qu’ils subissent à Marseille. La Communauté devient le réfèrent identitaire pour l’ensemble des Grecs qui vont être déterminés par leur appartenance à ce groupe, qu’ils soient ensuite, membres inscrits ou non de la Confraternité.
Compte tenu des développements précédents et ainsi que nous le mentionnions plus haut, la dynamique sociohistorique apparaît comme un facteur central de la constitution en Communauté du collectif grec orthodoxe, tant du point de vue des héritages de pratiques et conduites collectives que de celui d’un sentiment de continuité, de cohérence d’un triptyque passé-présent-futur. Quels sont donc les fondements de cette prégnance particulière qui imprime à la notion de Communauté cette valence décisive dans l’évolution diachronique de l’hellénisme ?
Les historiographes abordent cette question selon des optiques différentes quoique convergentes. Pour C. Paparrigopoulos, « les Communautés ont des racines profondes qui plongent dans les origines et les traditions de la nation hellénique […]. »20 L’illustre historien, défenseur d’un schéma de continuité historique de l’hellénisme, les fait remonter aux cités de l’Antiquité et traverser le Moyen Âge byzantin au cours duquel elles subiront des changements qui n’affecteront pas foncièrement leur nature, mais simplement la dénomination et l’étendue des pouvoirs de leurs chefs. S. Zambelios soutient que l’isonomie trouve son salut dans l’esprit municipal ; elle y a rencontré « un refuge inviolable » et grâce cette organisation locale, « la nation s’est toujours autoadministrée et de façon ininterrompue », préservant « les coutumes et les traditions paternelles » 21 Les idées exprimées par C. Paparrigopoulos qui s’inscrivent, après celles de Zambelios, dans une conception historiographique « romantique » visant à assigner un profil national à l’histoire grecque, vont favoriser la recherche et de nombreuses études sur les principes de la Communauté autoadministrée, exemples : E. Lycoudis, N. Filaretos, D. Tsorotos, N. Pantazopoulos ou encore A. Vacalopoulos pour qui la tradition du peuple grec porte en elle l’antériorité du phénomène communautaire. Le juriste N. Moschovakis, dans son traité de droit public, note, comme Paparrigopoulos, que l’auto-administration communautaire a toujours été présente en Grèce, sous une forme ou sous une autre, mais qu’il serait erroné d’établir une continuité entre les organisations de Cités-États de l’Antiquité, le droit communal mis en place sous Adrien – imprégné d’éléments étrangers – et les institutions nées sous la dynastie des empereurs macédoniens (867-1056)22. C’est à cette époque, écrit-il, que les relations entre les provinces et le pouvoir central sont si relâchées que la vie locale peut se développer en toute liberté et qu’apparaissent alors les Communautés. Position partagée également par D. Zakythinos23 qui considère que « les lointaines origines de la communauté [sont à rechercher] dans le vaste champ de l’expérience byzantine ». Selon lui, l’Empire ottoman ne fera qu’adopter un système existant et rentable, renforçant par la même occasion l’esprit de solidarité locale.
Dans son ensemble, le corpus historiographique valide l’existence, entre le Xe siècle byzantin et le XIXe siècle ottoman, d’une auto-administration communautaire, sorte de personne morale à capacité juridique autonome qui, par les liens de sociabilité cohésifs qu’elle tisse entre ses membres, fonde un « fait social » sinon indépendant, en surplomb du fait économique (type d’exploitation ou de production).
38 Si l’on rapporte ces constats historiographiques à l’étude que nous avons menée de règlements de Communautés grecques orthodoxes situés sur des territoires hellénisés (Chios, Hydra, Thessalonique, etc.), plusieurs enseignements d’intérêt pour notre argumentation se dégagent.
En tant qu’institution dédiée aux populations grecques de l’Empire et, à ce titre, insérée dans le schéma administratif et économique ottoman, la Communauté possède les signes clés d’une structure sociale : des hiérarchies multiples et spécifiques (exemples : entre la réglementation communautaire propre et la réglementation ecclésiastique, entre la temporalité contemporaine économique et la temporalité diachronique ou transcendantale de la religion, entre les pratiques et rôles de chacun de ses membres 24), dotées d’une organisation « cristallisée » 25 qui participe à son équilibre complexe, une « conscience collective nette » ainsi qu’une « armature cimentant ces équilibres » 26 ; ces deux derniers facteurs sont particulièrement soulignés par la dimension sociopolitique de la Communauté et de ses détenteurs, les archontes, qui, d’un côté, reçoivent des privilèges et de l’autre, « légalisent » et étendent leur contrôle économique sur la propriété, la production de richesses de même qu’ils prescrivent un ordonnancement social de la vie des habitants 27.
Le rôle axial de l’Église orthodoxe : par le fait même qu’elle détient, au vu du système de millets fixé par le pouvoir ottoman, le principe ethnarchique, l’Église occupe une place centrale au sein de la Communauté. Disposant d’une infrastructure matérielle et humaine décentralisée, d’un système juridique propre et d’un environnement idéologique défini, elle s’installe dans l’espace concédé par l’occupant et tente de contrôler l’espace communautaire, c’est-à-dire les populations locales. Dans un mouvement dialectique d’opposition, ces dernières n’auront de cesse, plus particulièrement à partir du XVIIIe siècle, de réfréner les ambitions cléricales et de limiter ses domaines de compétence. Pour les Communautés tournées vers le commerce international et la navigation, les laïcs vont s’octroyer la maîtrise des champs relevant du droit des affaires, du droit maritime, puis, progressivement, d’une partie croissante des attributions de droit civil (exemple : droit immobilier) ; restent alors de l’apanage ecclésiastique, le ministère religieux, la tenue des livres, les affaires familiales et de juridiction civile, les clercs tendant ainsi à s’approprier la responsabilité de l’« éthique sociale ». À Chios, par exemple, l’exercice de ce pouvoir moral, s’il reste du ressort clérical, sera exercé ou partagé avec les laïcs, tout au moins dans ses aspects juridictionnels, constituant ce que G. Contogeorgis nomme une « arme puissante et efficace » qui l’institue réellement comme entité autoadministrée, détenant des pouvoirs étendus parallèles à ceux de l’autorité ottomane (domaine judiciaire). Le corps social de l’île, par ses représentants laïcs – les démogérontes – est donc en charge, non seulement de l’administration économique et financière, mais aussi de la justice commerciale, maritime et successorale.
Détentrice de larges attributions, la Communauté possède une « souveraineté sociale »28 qui renforce l’intensité du contrôle social par la classe archontale. En outre, la multiplication des interventions arbitraires de la part des autorités locales ottomanes ont opéré un mouvement endocentré de solidarité et d’autoprotection autour de ces archontes, avec pour conséquence le développement, à travers l’Empire ottoman et les points diasporiques, d’un morphotype social archontal singulier.
La confrontation de cette perspective communautaire diachronique avec celle de la diaspora grecque en Méditerranée occidentale (Livourne, Trieste…) et plus précisément à Marseille, montre une tendance lourde à la convergence, en termes de forme, structure, organisation et procédure, les différences étant essentiellement de deux ordres : la situation de minorités dévolue aux entités diasporiques et, concernant spécifiquement Marseille, le contexte historique d’un État français en voie de mono-identification politique et sociale, qui ne laisse aucun champ libre pour une quelconque autonomie communautaire non nationale (administrative, judiciaire ou politique).
La forte corrélation du cas phocéen avec les autres situations communautaires témoigne de la volonté des fondateurs « marseillais » de considérer les Grecs de Marseille comme le Γένος grec et de l’organiser selon les canons similaires qui régissent les Communautés des territoires hellénisés de longue date ou celles, centenaires, d’Europe occidentale (Venise, Vienne, Trieste, Livourne). Que ce soit pour l’administration de leur église soumise à des épitropes laïcs dotés de pouvoirs larges, l’articulation des fonctions législatives et exécutives selon des modalités qui renvoient, à la fois à la gestion locale traditionnelle des territoires grecs de la période ottomane et aux pratiques des autres Communautés grecques d’Occident, ou encore par la présence à la tête de l’institution de la même classe archontale, la Communauté marseillaise s’inscrit de façon mimétique dans une continuité sociotemporelle.
À Marseille comme auparavant à Vienne, à Trieste ou à Livourne, la cristallisation du groupe grec orthodoxe se fait donc dans l’espace social au centre duquel se situe l’Église, référent axial spatio-temporel. L’Église-institution apporte l’autorité légitime, prescrit un schéma préalable d’attitudes collectives ; autour de ce pivot mobilisateur, et par un effet de translation/propagation, la Communauté va se constituer « en soi » et « pour-soi » la Communauté devient la catégorie d’appartenance, bien au-delà des attributions réelles de la Confraternité qui, en tant que modèle d’organisation, n’épuise pas le sens communautaire surdéterminant. À la lumière de ce qui précède, cette Communauté se présente comme le creuset de deux phénomènes cohésifs : d’une part, un groupe dont l’unité est réalisée autour de référents structurés a minima au sein d’un cadre historiquement hérité – la Κοινότης (Communauté) de l’époque ottomane – et producteur de signes, symboles et règles, et d’autre part, des liaisons collectives fusionnelles, au sens de liens de sociabilité entre ses membres tels que les forces centripètes l’emportent sur les forces centrifuges. Ce Nous « fusionnel » de type communautaire – et parfois de type communion – est celui du groupe religieux, mais c’est aussi celui d’une conscience de partager des représentations sociales communes (religieuses, familiales, linguistiques, de classe, géopolitiques…). À ce titre, elle devient un observatoire privilégié pour étudier l’hellénisme en situation de diaspora, du point de vue de la transmission de la mémoire, et finalement nous inviter à réfléchir sur le dilemme continuité/rupture.
Un hellénisme entre continuités et réinvestissements mémoriels
En considération des développements antérieurs, la question du phénomène communautaire se pose en ces termes : comment les attributs sociohistoriques de la Communauté ont-ils été intégrés, actualisés dans la mémoire du collectif grec à Marseille ? Peut-on y déceler des continuités actives, signes d’une « mémoire mémorisante » ou bien cette Communauté n’est-elle finalement qu’un cadre au sein duquel sont activées en se métamorphosant une ou plusieurs mémoires collectives grecques ?
Rappelons que la Communauté grecque n’est ni un modèle abstrait, ni un agrégat d’individus se rassemblant par le statut (négociant), la classe sociale (archontale) ou l’origine (Chiote, Smyrniote…), ni un phénomène social uniforme réglé par des solidarités grégaires et spontanées, à l’image de la communauté naturelle rousseauiste. Elle n’est pas non plus un groupe imaginaire 29, mais un produit sociohistorique que véhiculent les représentations collectives des migrants-fondateurs de l’entité phocéenne. Ces représentations sont d’autant plus prégnantes que ce sont – pour reprendre l’analyse de Maurice Halbwachs – « [des] représentations anciennes [qui] s’imposent à nous avec toute la force qui leur vient des sociétés anciennes où elles ont pris forme collective. » 30 En se formant à Marseille, la Communauté est donc de « plain-pied » dans sa propre mémoire puisque les archontes qui l’incarnent activent au quotidien, dans leurs pratiques sociales, les représentations qu’ils activaient hier à Chios, Trieste ou Smyrne. Le processus ici actionné relève de la répétition mémorielle, dans la mesure où la Communauté crée à Marseille un espace mémoriel, prolongement des espaces mémoriels en réseau de Chios, Constantinople, Livourne ou Trieste qui, en l’absence d’un centre d’origine, s’actualisent mutuellement. Cet espace est d’abord celui du vécu, de l’intégré, de la mémoire « en marche », et non celui de la reconstruction ou de la re-présentation du passé. Transmise par le réseau endogroupe de parentèles et dans l’espace réseau grec, la mémoire des pratiques et représentations ne subit pas de fracture de type historique, elle s’étend 31 jusqu’à la cité phocéenne.
Pour preuve, la trame des continuités qui dessinent les ancrages de la Communauté marseillaise. Les Chiotes ou autres descendants des familles archontales qui s’installent dans la ville, particulièrement après 1822, sont vecteurs d’une certaine « pérennité d’un ensemble de faits sociaux » 32. Mentionnons quelques-unes des continuités qui sont au centre de la socialisation des acteurs communautaires.
Continuité de la fonction économique : en s’installant à Marseille, ces Grecs vont déplacer leur résidence sans changer fondamentalement la structure économique de leurs activités (réseau endogroupe contrôlé à l’international), ni leur structure financière basée, non sur un développement capitalistique (exemple : sociétés anonymes), mais sur des associations à fort intuitu personae (exemple : sociétés familiales) aboutissant en fin de compte à un recoupement quasi parfait des réseaux de parentèle et de commerce.
Continuité de la fonction communautaire et religieuse : ainsi que nous l’avons souligné antérieurement, les archontes ont, pendant la domination ottomane, joué un rôle central dans le fonctionnement communautaire sur l’ile de Chios, exerçant un pouvoir quasi discrétionnaire, non seulement dans les domaines administratif, économique, moral, éducatif, parfois judiciaire, mais aussi religieux ; pourvoyant aux besoins de l’Église, ils soumettent en outre à leur pouvoir la gestion des clercs (nomination, rémunération, contrôle de l’activité des prêtres). Si l’on revient à notre Communauté marseillaise, nous constatons d’abord que les archontes en place à la tête de l’organisation communautaire, avant leur migration, occupaient des responsabilités similaires à Chios, mais aussi à Trieste ou à Livourne, que ce soit à titre personnel ou à travers leur parenté immédiate (pères, oncles…). De plus, les articulations organes fonctions ainsi que les procédures de fonctionnement sont parfaitement équivalentes, exemples :
Nos deux épitropes des règlements de la Confraternité marseillaise correspondent aux trois démogérontes de Chios, aux trois épitropes de Livourne ou aux trois governatori de Trieste, tant par leur profil socio-économique que par leurs prérogatives et leur mode d’élection.
Les procédures sont électives à tous les niveaux de fonction et les mandatures, annuelles ou limitées à deux années, à l’image des pratiques chiotes.
Permanence des pratiques familiales et matrimoniales : toutes généalogies confondues, les pratiques d’alliances entre les parentèles, parfois qualifiées à tort d’endogamiques, sont en réalité des alliances endogroupes homogames élargies dont la configuration « marseillaise » n’est qu’un appendice du réseau global des généalogies archontales. Les recherches que nous menées en la matière (analyse de réseaux patronymiques) nous ont confirmé que les alliances entre les dynasties archontales résidentes à Marseille façonnent un ensemble fortement connexe, dont la structure ne manque pas de renvoyer à la dimension sociohistorique de ces familles. En effet, la configuration du réseau des unions archontales « marseillaises » est de même nature que celle du réseau d’alliances entre ces parentèles dans les générations antérieures à la migration ; un phénomène identique s’observe dans les autres points de la diaspora archontale (Trieste, Livourne, Londres, etc.). Extension spatio-temporelle, donc, imprégnée de représentations partagées.
Au demeurant, il est intéressant de noter que la composante organisationnelle de la Communauté, la Confraternité, est matériellement établie (règlements) sur le mode de la transmission directe : en arrivant à Marseille, les archontes apportent le savoir-faire qu’ils avaient mis en pratique au sein de leur Communauté précédente ; il ne s’agit pas pour eux d’une activation mémorielle à partir de sources historiques, mais plutôt d’un transfert visant à rendre explicite ce qui est implicite dans leur bagage représentationnel. « Que le cadre se soit élargi ou resserré, à aucun moment, il ne s’est brisé » 33, les acteurs du groupe assurant spontanément, par autoactualisation immédiate et mimétique, la vie communautaire grecque à Marseille, comme ils l’avaient eux-mêmes déjà assurée à Trieste, Livourne ou Chios. Ce sont leurs souvenirs qui élaborent la forme marseillaise du groupe ainsi que ceux de leurs parents, proches, alliés qui occupent des fonctions ou jouent des rôles semblables aux leurs, au sein d’autres Communautés du réseau diasporique. Ces mémoires sont vives, immédiatement engagées et non restituées ex post. On se trouve bien en présence d’une continuité qui n’a rien d’artificiel puisqu’elle vit dans la conscience du groupe grec de « départ » et s’objective dans celui d’arrivée, par la médiation de la Communauté34.
Cependant, avec la pérennisation de sa reproduction, cette Communauté revisite le cadre au sein duquel s’insèrent les générations successives des descendants des archontes. Sous l’effet de l’exposition à leur environnement social marseillais et français, celles-ci intègrent à leurs représentations diachroniques de nouvelles sociocognitions, faisant ainsi émerger une configuration communautaire spécifique. Si la fondation de la Communauté est significative de la mémoire d’habitudes de ses archontes, d’une « collectivité mémoire » 35, la première génération migratoire ainsi que les suivantes vont transmettre en les remaniant les pratiques et représentations héritées de l’espace-temps réticulaire hellénique.
La Communauté n’est donc pas simplement mémoire vive, répétition, elle est également le lieu d’activation d’un passé re-travaillé, re-présenté, soumis à la dynamique des appartenances multiples que les résidents grecs vont développer sur place. Ayons présent à l’esprit que la première génération des familles archontales est avant tout une génération de rupture puisque de migration, qui s’installe et installe ensuite ses descendants chiotes sur le devant de la scène communautaire. D’une certaine manière, comme il y a eu la génération de 1821 pour l’hellénisme helladique, il y a, pour l’hellénisme de la diaspora et particulièrement pour celui de la migration en Méditerranée occidentale, la « génération de 1822 », celle des Chiotes qui, par milliers, émigrent vers cette aire géographique. Cette capacité à produire sa propre mémoire à partir de sédiments mémoriels, nous la retrouvons, par exemple, dans la redéfinition que subissent à Marseille les champs de compétence de la Communauté.
En évoquant plus haut la prégnance sociohistorique de la Communauté dans l’histoire hellénique, nous avons pointé son caractère persistant et successif en termes de groupe et de liens de sociabilité, permettant de l’assimiler à un modèle social (degré d’autonomie, cohésion endogroupe, hiérarchisation des fonctions, etc.). Sur le plan administratif, la Communauté tend à s’identifier, dans les territoires hellénisés, à une collectivité locale personne morale dotée d’attributions relevant du droit civil et du droit public.
Compte tenu du contexte sociopolitique français du XIXe siècle, la Génération marseillaise 36 va procéder à un travail de reconstruction plus que de remémoration de cette forme de souveraineté sociale, juridique et économique. Certes, sont répétés les grands équilibres structuraux, à savoir le contrôle des laïcs sur les clercs, l’émergence ou l’enracinement de la classe des notables (archontes ou démogérontes) ainsi que l’organisation fonctionnelle de l’église, mais cette réactivation s’accompagne d’un renouvellement fondamental du périmètre de compétence communautaire, et ce, pour une raison majeure : la construction stato-nationale française qui, tout au long de ce siècle, va « nationaliser » la société française par ses processus étatiques d’uniformisation uninationale. Par conséquent, il n’y aura pas d’espace pour un quelconque déploiement communautaire autonome dans le domaine public, à l’inverse de ce que les Empires multinationaux décentralisés autorisent, c’est-à-dire un régime de privilèges pour certaines communautés étrangères ; par exemple, la Confraternité de la Sainte Trinité sise à Livourne, sera – à travers ses épitropes – seule en charge de l’administration de la Communauté grecque de la ville ; elle se transformera après 1833 en corps civique chargé d’être l’interlocuteur des autorités centrales et locales, corps assimilable à une représentation politique de la Nazione greca de Livourne37. La Communauté grecque n’échappe pas à son contexte sociohistorique d’immersion et à la centralité de l’appartenance à la nation française 38 dans l’élaboration des identités collectives cultivées sur le territoire hexagonal ; ses champs d’intervention vont donc se restreindre au domaine confessionnel et à ses domaines connexes (philanthropie, assistance aux indigents, etc.), sans toutefois bénéficier d’une quelconque reconnaissance de sa personnalité morale, ce qui signifie ne pas être en capacité d’agir en son nom propre, d’un point de vue juridique et a fortiori sociopolitique.
La Génération de la Communauté fait surgir à Marseille en quelques années – alors qu’il a fallu plusieurs décennies à la colonie de Livourne ou de Trieste – un groupe cohésif et structuré par la mémoire vive, contemporaine et rituelle de Chiotes et autres descendants de dynasties archontales, autour du noyau central de leurs représentations : foi et rite orthodoxes, parentèles endocentrées, langue grecque et Communauté ; cependant, les spécificités de l’environnement d’accueil marseillais et français ont contraint cette Génération à imposer « de l’extérieur » à sa mémoire en action, des aménagements ou réinterprétations dont le réinvestissement du cadre communautaire est sans doute le plus impliquant, d’un point de vue collectif.
Une analyse similaire appliquée au domaine de la langue ou des alliances matrimoniales nous montrerait cette articulation fine que la Génération a élaborée : elle répète en même temps qu’elle instaure le changement ; d’un côté, en fondant la Communauté, elle est vecteur de continuités fondamentales (religion, groupe et sociabilités communautaires, famille, langue, négoce) et de l’autre, presque simultanément, elle est acteur d’une reproduction qui n’est pas reproduction du même, à l’identique, mais la reproduction d’un « autre même ». Cela a été rendu possible parce que les ajouts et transformations opérés n’ont pas affecté – ou seulement de façon périphérique – leurs représentations axiales. En d’autres termes, l’unité et le sentiment d’unité39 ont pu être prégnants tout au long du XIXe siècle au sein du groupe grec par les conduites singulières distinctives de ses membres (orthodoxie, langue grecque, Communauté, alliances endogroupes), les conduites de « conformisation » 40 sociale apportées par le partage des espaces marseillais (langue française, sociabilités bourgeoises, monde économique) étant intégrées aux premières sans abandon, destruction ou transformation substantielle des premières, c’est-à-dire de leurs représentations fondamentales.
En conclusion, quand la Génération initie à Marseille le processus de genèse communautaire, elle fait passer les Grecs d’une situation de colonie à celle de Communauté, modifiant ontologiquement leurs positionnements identitaires collectifs. L’état de cristallisation communautaire dessine les contours d’une configuration à valeur ajoutée identitaire : d’un côté, elle porte la force prescriptive des représentations fondamentales sociohistoriques véhiculées dans les foyers de l’hellénisme, de l’autre, elle autorise un phénomène d’acculturation, c’est-à-dire un transfert de valeurs et normes de la société d’accueil vers l’endogroupe, mais – et le, mais est ici fondamental – ce dernier a sélectionné, de manière consciente ou inconsciente, les emprunts qui, tous, ressortissent à des domaines faiblement symboliques 41 (négoce, statut social, sociabilités bourgeoises, territorialisation, etc.), les champs fortement symboliques (religion, nation, langue, Communauté, famille) ne se prêtant pas ou peu aux échanges.
D’une certaine manière, avec la Communauté, la Génération se dote d’un espace-outil de prise en charge des identifications et appartenances qui a permis aux Grecs de ne jamais transformer leur diacritique sociohistorique ni en renfort ni en repli identitaire.
Bibliographie
- Anderson, Benedict, (2006), Imagined Communities, London-New York: Verso, (240 p).
- Calapodis, Michel, (2010), La Communauté grecque à Marseille. Genèse d’un paradigme identitaire (1793-1914), Paris : L’Harmattan, Collection Études grecques, (352 p).
- Contogeorgis, Georges, (1982), Κοινωνική δυναμική και πολιτική αυτοδιοίκηση, οι ελληνικές Κοινότητες της τουρκοκρατίας, Athènes : Éditions A. Livanis Nea Synora, (581 p).
- Degenne, Alain et Forsé, Michel, (2004) Les réseaux sociaux, Paris : Armand Colin, 2e édition, (294 p).
- Deschamps, Jean-Claude et Moliner, Pascal, (2008), L’identité en psychologie sociale. Des processus identitaires aux représentations sociales, Paris : Armand Colin, (186 p).
- Gurvitch, Georges, (1968), La vocation actuelle de la sociologie. Vers la sociologie différentielle, tome 1, Paris : Presses Universitaires de France, (511 p).
- Halbwachs, Maurice, (1950) La mémoire collective, Paris : Presses Universitaires de France, (170 p).
- Halbwachs, Maurice, (1952), Les cadres sociaux de la mémoire, Paris : Presses Universitaires de France, (299 p).
- Hassiotis, Jean, (1993), Eπισκόπηση της ιστορίας της νεοελληνικής διασποράς, Thessalonique : Éditions Vanias, (231 p).
- Kastersztein, Joseph, (1990), « Stratégies identitaires des acteurs sociaux : approche dynamique des finalités », in C. Camilleri (dir.), Stratégies identitaires, Paris, PUF, (pp. 27-42).
- Levasseur, Émile, (1911), Histoire du commerce de la France. Première partie. Avant 1789, Paris : Arthur Rousseau, (604 p).
- Moschovakis, Yiannis N., (1998), Το δημόσιο δίκαιο στην Ελλάδα την εποχή της τουρκοκρατίας, Athènes : Éditions Archipelagos, (204 p).
- Noiriel, Gérard, (1997), « Français et étrangers », in Nora Pierre (dir.), Les lieux de mémoire – La Nation, Les France, tome 2, Paris : Quarto Gallimard, (pp. 1659-3014).
- Noiriel, Gérard, (2005), État, nation et immigration, Paris : Gallimard, (590 p).
- Nora, Pierre (dir.), 1997, Les lieux de mémoire – La République, La Nation, tome 1, Paris : Quarto Gallimard, (pp. 1-1642).
- Nora, Pierre, (dir.), 1997, Les lieux de mémoire – La République, La Nation, tome 1, Paris : Quarto Gallimard, (pp. 3041-4751).
- Paparrigopoulos, Constantin, Ιστορία του Ελληνικού Έθνους, tome 5, édité et complété par P. Karolidis, 8e édition, Athènes : Eleftheroudakis, (264 p).
- Prevelakis, Georges, (1996) Les réseaux des diasporas, Paris, L’Harmattan, 444 p.
- Sturdza, Mihail-Dimitri, (1983), Dictionnaire historique et généalogique des grandes familles de Grèce, d’Albanie et de Constantinople, Paris : Chez l’auteur, (657 p).
- Vlami, Despina, The greek merchants of Livorno, 1700-1900, Thèse, Florence : EuropeanUniversity Institute (374 p).
- Warner, William L., Lunt, Paul S., (1941), The social life of a modern community, New Haven: Yale University Press, volume 1, (460 p).
- Zakythinos, Denis A., La commune grecque. Les conditions historiques d’une décentralisation administrative, in L’Hellénisme contemporain, Athènes : 1948, (235 p).
- Zalio, Pierre-Paul, (1999), Grandes familles de Marseille au XXe siècle : enquête sur l’identité économique d’un territoire portuaire, Paris : Belin, (315 p).
- Zambelios, Spyridon, (1986), Άσματα δημοτικά της Ελλάδος, εκδοθέντα μετά μελέτης ιστορικής περί Μεσαιωνικού Ελληνισμού, Αthènes : Éditions Dionisios Notis Karavias, (766p).
Notes
- 1 Chacune d’entre elles étant un point de vue sur l’identité groupale, au même titre que « […] chaque mémoire individuelle est un point de vue sur la mémoire collective […]. » M. Halbwachs, La mémoire collective, Paris, Albin Michel, 1997, p. 94.
- 2 M. Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Alcan, 1925, Nouvelle édition, Presses Universitaires de France, 1952, p. 168.
- 3 Par colonie, nous entendons la forme intermédiaire que prend le groupe grec, entre son arrivée et sa constitution en Communauté, à l’instar de J. Hassiotis qui définit la colonie – παροικία – comme un petit foyer de migrants créé « en dehors du large territoire de l’Orient grec orthodoxe ». Voir J. Hassiotis, Eπισκόπηση της ιστορίας της νεοελληνικής διασποράς, Thessalonique, Éditions Vanias, 1993, pp. 19-20.
- 4 É. Levasseur, Histoire du commerce de la France. Première partie. Avant 1789, Paris, Arthur Rousseau, 1911, pp. 89-90.
- 5 Citons, par exemple, le cas de la famille Badetti.
- 6 Dans ce groupe figurent, par exemple, les deux Smyrniotes Thomas Spagnolakis et Anastase Calovolo, ainsi que le Chiote André-Marie Giustiniani. Tous les trois sont représentatifs, à des degrés divers, du profil sociographique du groupe migratoire en question. Le premier, arrivé à Marseille dans les années 1794-1795, rejoindra la colonie grecque florissante de Livourne quatre ans plus tard, à l’instar de Calovolo. Avant de devenir des membres éminents de la colonie toscane, ils entretiendront un courant d’affaires dynamique entre Marseille et Smyrne (blé et autres ressources frumentaires) et s’engageront, tant en faveur de la République naissante (contournement du blocus, acheminement de la correspondance diplomatique) que dans l’effort de libération nationale des Grecs. Homme de confiance de Koraïs (Coray), Spagnolakis participera, dans les premières années de l’Insurrection, à la diffusion du mouvement de renaissance intellectuelle, à travers la distribution de ses ouvrages dans les colonies grecques d’Occident.
- 7 Le cas des Chiotes exilés à partir de 1822, hormis le fait du déplacement contraint, n’est pas comparable, tant du point de vue des conditions de migration (activation des réseaux familiaux) que du profil endocentré et massif du groupe qui émigre.
- 8 Après avoir appartenu au corps des Chasseurs d’Orient, ce natif de Trikala se replie sur Marseille en 1814 où il exerce d’abord la fonction de commis chez un négociant local, avant d’ouvrir sa propre maison de commerce, en association avec un Zantiote (Caridy). À l’instar d’autres ex-militaires grecs, il intègre des loges maçonniques locales qu’il fréquentera avec assiduité. Les différents rapports administratifs effectués lors de sa demande de naturalisation, soulignent sa « vie réglée » et « l’attachement [qu’il a] pour la nation française ». Parallèlement aux liens qu’il tisse avec la France, on le retrouve agent de la Révolution grecque, membre du comité philhellénique de Marseille et surtout fervent orthodoxe, fortement engagé dans l’installation du culte dans la ville. Il sera l’un des membres fondateurs de la Confraternité, épitrope jusqu’en 1837 et participera à toutes les délibérations et assemblées jusqu’à son décès en 1852.
- 9 Au sens de groupement, c’est-à-dire fondé sur des conduites et des œuvres collectives à accomplir, structurable ou structuré, et dont les forces centripètes l’emportent sur les forges centrifuges.
- 10 Ils s’allient avec des parentèles locales dès la première génération et partagent avec les Marseillais leurs croyances et rites religieux (Église catholique romaine), ce qui a facilité sans aucun doute leur rapprochement avec les exogroupes locaux.
- 11 Rejoints à partir des années 1840-1850 par d’autres parentèles archontales non chiotes (épirotes, constantinopolitaines etc.), tels les Zarifi, Zafiropoulo ou Mélas. Sont habituellement qualifiées d’archontales les lignées de la noblesse byzantine ou des grandes familles bourgeoises alliées. Nous préférons les définir par la prégnance de leurs marqueurs sociohistoriques (orthodoxie, langue grecque, pratiques matrimoniales endogroupes et réseaux à l’international).
- 12 G. Gurvitch, La vocation actuelle de la sociologie – Vers la sociologie différentielle, tome 1, Paris, Presses Universitaires de France, 1968, p. 305.
- 13 Citons : secours aux indigents, collecte de fonds pour les victimes crétoises de l’insurrection de 1867, création d’un hôpital grec à Marseille, etc.
- 14 G. Gurvitch, op. cit., p. 447.
- 15 À ne pas confondre avec la notion statistique de masse (regroupement quantitatif d’individus) ni celle de mouvement social.
- 16 Période 1821-1830 pendant laquelle les Grecs de Marseille participeront à l’effort de libération nationale, aux côtés des volontaires philhellènes.
- 17 G. Gurvitch, op. cit., p. 294.
- 18 À rapprocher du Gemeinsamkeitsgefühl wébérien qui n’apparaît pas ex nihilo, mais est étroitement lié au fait d’avoir en commun (Gemeinsamkeit). Selon Weber, le sentiment – éminemment subjectif – d’appartenance à une communauté s’appuie sur des interactions réelles, les données objectives ou « fait d’avoir en commun certaines qualités, une même situation ou un même comportement ».
- 19 Le règlement de 1855 en est la parfaite illustration.
- 20 C. Paparrigopoulos, Ιστορία του Ελληνικού Έθνους, tome 5, édité et complété par P. Karolidis, 8e édition, Athènes, Eleftheroudakis, p. 114.
- 21 S. Zambelios, Άσματα δημοτικά της Ελλάδος, εκδοθέντα μετά μελέτης ιστορικής περί Μεσαιωνικού Ελληνισμού, Αthènes, Éditions Dionisios Notis Karavias, 1986, p. 56.
- 22 N. Moschovakis, Το δημόσιο δίκαιο στην Ελλάδα την εποχή της τουρκοκρατίας, Athènes, Éditions Archipelagos, 1998, pp. 72-75.
- 23 D. A. Zakythinos, La commune grecque. Les conditions historiques d’une décentralisation administrative, in L’Hellénisme contemporain, Athènes, 1948, p. 420 sqq.
- 24 Exemple : la répartition de la participation aux organes fonctionnels de la Communauté (conseils, éphories, tribunaux) et aux assemblées générales ou extraordinaires.
- 25 Les règlements mettent en exergue la connexité des différents appareils organisés qui peuvent être assimilés à des conduites préétablies, fixées et situées.
- 26 G. Gurvitch, op. cit., p. 435.
- 27 Sur le pouvoir politique de la Communauté, voir G. Contogeorgis, Κοινωνική δυναμική και πολιτική αυτοδιοίκηση, οι ελληνικές Κοινότητες της τουρκοκρατίας, Athènes, Éditions A. Livanis Nea Synora, 1982, p. 17. L’auteur assimile à ce pouvoir les abus des archontes ainsi que leur tendance – dans la dernière période de l’Empire ottoman – à défendre un régime établi et à recourir à l’appareil répressif de l’occupant.
- 28 G. Gurvitch, op. cit., p. 441.
- 29 Allusion à la « communauté imaginée » ou “imagined community” de Benedict Anderson. Selon l’auteur, « toutes les communautés de taille plus importante que celle des villages primitifs du face-à-face (et peut-être même ceux-ci), sont imaginées ». Cela ne signifie pas qu’elles sont factices ou irréelles, mais qu’elles reposent sur une conscience d’appartenance commune (dimension subjective) nourrie d’un processus d’objectivation (langue commune, limites territoriales, etc.). Voir B. Anderson, Imagined Communities, London-New York, Verso, 2006, pp. 5-7.
- 30 M. Halbwachs, Les cadres… mémoire, op. cit., p. 207.
- 31 « La mémoire d’une société s’étend jusque-là où elle peut, c’est-à-dire jusqu’où atteint la mémoire des groupes dont elle est composée. » M. Halbwachs, La mémoire collective, op. cit., p. 134.
- 32 M. D. Sturdza, Dictionnaire historique et généalogique des grandes familles de Grèce, d’Albanie et de Constantinople, Paris, Chez l’auteur, 1983, p. 120.
- 33 M. Halbwachs, La mémoire collective, op. cit., p. 141.
- 34 « […] la condition nécessaire, pour qu’il y ait mémoire, est que le sujet qui se souvient, individu ou groupe, ait le sentiment qu’il remonte à ses souvenirs d’un mouvement continu […]. » M. Halbwachs, idem supra, p. 130.
- 35 P. Nora, Les Lieux de mémoire, t. 1, Paris, Quarto Gallimard, Paris, 1997, p. 23.
- 36 Terme générique pour désigner les trois générations qui vont incarner le plus intensément la Communauté, soit jusqu’à la Troisième République.
- 37 Pour Livourne, se reporter notamment à D. Vlami, The greek merchants of Livorno, 1700-1900, Thèse, Florence, European University Institute, p. 212 sqq.
- 38 Cette réflexion vaut pour toutes les communautés étrangères ; il suffit de se reporter aux débats parlementaires de 1789 et notamment aux paroles de Clermont-Tonnerre à propos de la communauté juive : « Il faut refuser tout aux juifs comme nation et accorder tout aux juifs comme individus. Il faut qu’ils ne fassent dans l’État ni un corps politique, ni un ordre ; il faut qu’ils soient individuellement citoyens. » Cité par G. Noiriel, « Français et étrangers », in P. Nora, Les lieux de mémoire, t. 2, p. 2436.
- 39 Qui renvoie à un processus subjectif de mise en comparaison, effectué par les membres de la Communauté, de leur endogroupe avec les exogroupes.
- 40 J. Kastersztein, « Stratégies identitaires des acteurs sociaux : approche dynamique des finalités », in C. Camilleri [sous la dir. de], Stratégies identitaires, Paris, PUF, 1990, pp. 27-42.
- 41 Si l’on conçoit qu’au symbolique sont attachées les diverses formes du sentiment d’appartenance indissociablement lié au système de représentations stables ou « profondes » de l’endogroupe.
Michel Calapodis, « La Communauté grecque à Marseille au XIXe siècle », Cahiers balkaniques, 38-39 | 2011, 343-366. URL : http://journals.openedition.org/ceb/847 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ceb.847
Marseille : cartes anciennes, guides, monuments…
- • Archives de Marseille : cartes anciennes de Marseille
- • plans du cadastre napoléonien
- • Archives départementales des Bouches-du-Rhône : plans du cadastre napoléonien de Marseille
- • Gallica (Bibliothèque nationale de France) : cartes anciennes de Marseille
- • Marseille par Georg Braun & Frans Hogenberg, in Théâtre des cités du monde (1645)
- • Représentation de la très renommée et admirable ville et port de Marseille : gravure du XVIIe
- • Réserve de la citadelle Saint-Nicolas (XVIIe)
- • Plan de la citadelle de Marseille, de Saint-Victor par Nicolas Desjardins, d’après Louis-Nicolas de Clerville (XVIIe)
- • Plan des rades de Marseille par Henry Michelot (fin XVIIe)
- • Plan de la ville et citadelle de Marseille & Carte de la baye de Marseille, Cartes des environs de plusieurs places (1700)
- • Plan géométral de la ville, citadelles, port et arcenaux de Marseille, par Joseph Razaud (~1690, édition de 1743)
- • Terroir, ville, port et rade de Marseille et les environs, par Pierre Chevallier de Soissons (~1690)
- • Les environs de Marseille et de son territoire, par Nicolas de Fer (1708)
- • Carte du golfe de Marseille par Jacques Ayrouard (1736)
- • Carte de la baye de Marseille, par Jacques-Nicolas Bellin (1764)
- • Carte des Isles de Rotonau, Saint Jean et chateau d’If (1764)
- • Marseille (fin XVIIIe)
- • Plan géométral de la ville de Marseille par Jean-Pierre Bresson (1773)
- • Terroir, ville, port et rade de Marseille et ses environs, par Jean-Pierre Bresson (1773)
- • Vue et perspective de la ville de Marseille et ses environs, prise du côté de la belle vue de la plaine Saint-Michel, par Pierre-Jacques Duret (1778)
- • Plan géométral de la Ville de Marseille et de ses faubourgs, avec le projet d’agrandissement, par Pierron (1787)
- • Plan routier de la ville et faubourg de Marseille par Campen (1808)
- • Sondes du port de Marseille (1810)
- • Plan de la Rade de Marseille (1830)
- • Plan topographique de la ville de Marseille et de la totalité de son territoire, 1/25 000 (1831)
- • Plan de Marseille par J. Jarry (1837)
- • Plan ou guide de l’étranger dans Marseille (1842)
- • Plan de la ville de Marseille, de ses faubourgs et bastides, par Vicq (1847) & plan de 1836
- • Plan de la ville de Marseille comprenant tous les changements opérés jusqu’à ce jour (1847)
- • Plan de la ville de Marseille comprenant tous les nouveaux quartiers ainsi que les principaux changements opérés jusqu’en 1851
- • Plan du port de Marseille, le génie civil (XIXe)
- • Compagnie des docks et entrepôts de Marseille, plan indiquant les nouveaux ports et les établissements de la Compagnie en construction et en projet (1861)
- • Ouverture de la rue Impériale dans la vieille ville (rue de la république) (1862)
- • Plan topographique et hydrographique du port, de la ville et des environs de Marseille, par F. Delamarre (1860)
- • Plan de la ville de Marseille par Armand Pinet (fin XIXe)
- • Marseille par Louis Thuillier (1888)
- • Marseille, plan de la ville et des environs, par Henri Leleu (1891)
- • Environs de Marseille, 1/100 000, librairie Laffitte (1892)
- • Plan indicateur de Marseille à l’usage des étrangers, par Alexis Duch (1897)
- • Plan de la ville de Marseille, guide Pol (1920)
- • Port de Marseille (1922)
- • Plan général de la ville, des ports et des environs de Marseille par Louis Lan (1924)
- • Marseille, Les cartes industrielles de France (1928)
- • Plan des réseaux de Marseille, Compagnie générale française de tramways (1929)
- • carte de Cassini : Marseille (sud) – Aix-en-Provence & Marseille (nord), 1/86 400 (XVIIIe)
- • carte de l’état-major, 1/40 000 (XIXe)
- • Cartomundi : plan de Marseille, 1/5 000, Institut géographique national (1970)
- • Plan topographique de la ville de Marseille, 1/2 500, par Pierre Demarest (1824)
- • Ville de Marseille : Découvrir Marseille
- • Plan des monuments historiques de Marseille (2013)
- • Le décors sculpté : abécédaire, Atelier du patrimoine de la ville de Marseille
- • Expositions virtuelles des Archives municipales
- • Les bastides à Marseille, du XVIIe siècle à nos jours
- • La plage
- • Musée d’histoire de Marseille : voie historique
- • Frise chronologique
- • Inrap : Atlas archéologique de Marseille
- • Marseille, revue culturelle de la ville de Marseille
- • Au cœur historique de Marseille (2018) – Les monuments historiques (2013) – Palais Longchamp (2019) – Les belles demeures (2017) – Marseille et ses jardins (2012) – Marseille au long des rues (2015) – Marseille en miniature (maquettes) (2017) – Quartiers d’hier et d’aujourd’hui (2008) – Quartiers entre terre et mer (2009)
- • Marseille des collines (2014) – La mer (2008) – Le monde sous-marin (2017)
- • Le musée d’histoire (2013) – L’Académie de Marseille (2015) – Art sacré (2007)
- • Traditions (2010) – Métiers d’hier et d’aujourd’hui (2009) – Made in Marseille (2008) – Les loisirs (2009)
- • Ils ont écrit sur Marseille (2011) – Les écrivains dans la ville (2006) – Ils ont peint à Marseille (2014) – Marseille en chansons (2007) – Le cinéma à Marseille (2010) – Cinéma, Marseille en images (2020)
- • Marseille et la Grande Guerre (2014) – Marseille et l’Égypte (2018)
- • Marseille au XVIe siècle (2012) – Marseille médiévale (2009) – Marseille au siècle des Lumières (2016)
- • Le Grand Théâtre de Marseille par André Segond (2006)
- • Marseille 2600 : Chroniques historiques, par Roger Duchêne
- • Histoire des protestants de Marseille, Parvis du protestantisme (2013)
- • Les belles années du music-hall marseillais par Nolwenn Repellin
- • Marseille, terre de tous les tournages : photographies de décors marseillais (2019)
- • Tourisme-Marseille.com : blog d’exploration, circuits thématiques, par Dominique Milherou
- • Histoires militaires : 60 sites militaires à Marseille
- • Mes petites histoires de Marseille et de Provence (blog) par Marie-Louise Bicais-Muller
- • La basilique Notre-Dame de la Garde : la Bono Maire (Bonne Mère)
- • La basilique Notre-Dame de la Garde : histoire & visite virtuelle (Mairie de Marseille)
- • L’abbaye Saint-Victor, Wikipédia
- • La crypte de Saint-Victor par Paul Courbon
- • La Major, cathédrale de Marseille
- • Le pont à transbordeur (1905-1945) par Gilles Reynaud
- • Marseille, ville sculptée : histoire de Marseille à travers ses sculptures (blog) par Laurent Noet
- • Château-Gombert (Castèu-Goumbert) : histoire & photographies anciennes
- • Château-Gombert : histoire & archives
- • La Madrague de Montredon (La Madrago de Mount-Redoun) : photographies de Lise Dupas (2009) : le canal de Marseille – le quartier populaire – la dernière usine
- • YouTube : documentaires sur Marseille
- • Des racines & des ailes – Thalassa – Échappées belles
- • Cinémémoire : Marseille filmée par les cinéastes amateurs, des années 1930 à 1970
- • Histoire de Marseille, La Fabrique de l’histoire, France Culture (2013)
- • D’où vient la réputation sulfureuse de Marseille ? avec Olivier Boura (2022)
- • études sur le parler marseillais, par Médéric Gasquet-Cyrus
- • Le provençal (« occitan ») à la Plaine : étude sociolinguistique d’un quartier, in Cahiers de sociolinguistique (2001)
- • Les accents de Marseille avec Nathalie Binisti, in Cahier du français contemporain (2003)
- • « Accent rigolo » et « bouche en cul de poule » : qui minore qui à Marseille ?, avec Sylvie Wharton, in Minorités linguistiques et société (2019)
- • Peut-on écrire l’accent marseillais ? analyse sociolinguistique de l’oral stylisé dans un corpus de littérature contemporaine, in Travaux interdisciplinaires sur la parole et le langage (2013)
- • Jouer (de) l’accent marseillais à la télévision, ou l’art de mettre l’accent en boite, par Gaëlle Planchenault, in Glottopol (2019)
- • Villes plurilingues et imaginaire linguistique : le cas de Marseille, in Le plurilinguisme urbain (2000)
- • Perpectives dynamiques sur la ségrégation sociolinguistique en milieu urbain : le cas de Marseille, in Glottopol (2013)
- • Pratiques et représentations de l’humour verbal : étude sociolinguistique du cas marseillais, thèse (2004)
- • Marseille : entre gentrification et ségrégation langagière, Langage & société (2017)
- • Le Panier, un quartier marseillais en voie de gentrification : reconfigurations sociales et résistances langagières, par Jean-Michel Géa
- • Les significations sociales de la palatalisation/affrication à Marseille : processus ségrégatifs et changement linguistique, par Mathilde Spini & Cyril Trimaille
- • Être « néo » quelque part : la gentrification à Marseille et ses implications sociolinguistiques, par Médéric Gasquet-Cyrus & Cyril Trimaille
- • L’implantation du français à Marseille au XVIe siècle : les voyelles nasales et les semi-voyelles, par Yves-Charles Morin, in Langues, histoires et usages dans l’aire méditerranéenne (2002)
- • Les cris populaires de Marseille : locutions, apostrophes, injures, expressions proverbiales… par Marcel de Régis de la Colombière (1868)
- • De l’état de la langue française à Marseille avant la fondation de l’Académie de cette ville, par Jacques-Thomas Bory (1859)
- • Marseille : éclat(s) du mythe, ouvrage dirigé par Véronique Dallet-Mann, Florence Bancaud, Marion Picker (2013)
- • Bonne et mauvaise réputation : évolution de l’image ambivalente de Marseille (XIXe-XXe siècles), par Céline Regnard
- • Découvertes archéologiques et histoire urbaine : Marseille, une « ville antique sans antiquités », par Marc Bouiron
- • Marseille racontée par les voyageurs russes du XVIIIe au XXIe siècle, par Irina Kor Chahine
- • Marseille, ville méditerranéenne ? par Claire Bullen, in Rives méditerranéennes (2012)
- • L’imaginaire de Marseille : port, ville, pôle, par Marcel Roncayolo (2013)
- • Frontières sociales et symboliques à Marseille : les territoires dans la ville, par Abdelmajid Arrif & Alain Hayot, in Limites floues, frontières vives (2001)
- • Marseille et l’aire métropolitaine hier et aujourd’hui, ouvrage dirigé par Lucien Tirone, in Méditerranée (1991)
- • L’espace du spectacle à Marseille : deux siècles d’évolution, par Pierre Échinard
- • Pour une étude géographique des cimetières de Marseille par Régis Bertrand
- • De la banlieue agricole aux jardins urbains : permanences et mutations du terradou marseillais, depuis le XIXe siècle : une géohistoire du parc de l’Oasis et des jardins ouvriers et familiaux de Provence, par Jean-Noël Consalès & Brice Dacheux-Auzière, in Revue de géographie historique (2022) NOUVEAU
- • L’évolution du regard sur un monument historique : le cas de la Vieille Major à Marseille, par Francine Valette, in Provence historique (2015)
- • Le spectacle, élément majeur de la culture marseillaise par Pierre Échinard, in Méditerranée (2010)
- • Quand artistes et citadins se rencontrent dans l’espace urbain à Marseille, par Sylvia Girel, in Le goût des belles choses (2004)
- • Cartographie du Marseille d’un héros de roman policier : Total Khéops de Jean-Claude Izzo, par Muriel Rosemberg & Florence Troin, in Mappemonde (2017)
- • Le « savon de Marseille » réinventé : comment la relance d’un produit « authentique » allie tradition et innovation, par Emmanuelle Dutertre, in Carrières d’objets (1999)
- • Marseille, une ville méditerranéenne entre pénurie et inondation, par Martine Chalvet & Cécilia Claeys, in Vertigo (2011)
- • L’aménagement des plages du Prado : la construction d’un bien commun, par Arlette Hérat, in Inégalités écologiques, territoires littoraux & développement durable (2010)
- • L’interface ville-nature, au croisement des projets et des territorialités habitantes (La Cayolle), in De la ville durable à la nature en ville (2015)
- • Les quartiers nord de Marseille, de zone à zone touristique ? au détour des barres et des tours, par Yannick Hascoët & Isabelle Lefort, in Téoros (2015)
- • Bastides et cabanons par Jean-Claude Chamboredon, in Enquête (1996)
- • Marseille et les Marseillais (XVIIe-XXe siècles), Annales du Midi (1986)
- • L’agrandissement de Marseille (1666-1690) : un compromis entre les aspirations monarchiques et les habitudes locales, par Béatrice Hénin
- • Marseille au printemps de 1789 : une ville en dissidence, par Monique Cubells
- • Les clarisses de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Christine Larchet
- • De la toponymie à la statuaire : les formes de christianisation du paysage marseillais depuis le XVIIIe siècle, par Régis Bertrand
- • L’opinion publique à Marseille en 1917 par Georges Liens, in Revue d’histoire moderne & contemporaine (1968)
- • Les collectionneurs et érudits marseillais de la fin du XVIIIe siècle et la découverte du patrimoine de leur ville, par Régis Bertrand, in Érudits, collectionneurs et amateurs (2017) NOUVEAU
- • La promotion patrimoniale de la Charité de Marseille : hospice, caserne, taudis, musée, in Rives nord-méditerranéennes (2003)
- • L’hôtel de ville de Marseille : vicissitudes de l’aménagement urbain sous Louis XV, par Philippe Cachau, in Hôtels de ville : architecture publique à la Renaissance (2015)
- • Un projet inédit de place royale et d’Hôtel de ville à Marseille par Mansart de Sagonne (1752), in Bulletin monumental (1996)
- • Les obsèques des échevins et maires de Marseille morts en exercice depuis le XVIIe siècle, par Régis Bertrand, in Terrain (1990)
- • Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide, 1949-1954, par Jean-Claude Lahaxe (2006)
- • Les batailles de Marseille : immigration, violences et conflits (XIXe-XXe siècles), ouvrage dirigé par Stéphane Mourlane & Céline Regnard (2013)
- • Vols à main armée à Marseille dans les années 1930 : discours de journalistes, discours policiers, par Laurence Montel, in Au voleur ! images et représentations du vol dans la France contemporaine (2014)
- • Marseille, ville de migrations par Émile Témime, in Vingtième siècle, revue d’histoire (1985)
- • Les Arméniens à Marseille, des années 1920 à aujourd’hui, in Diaspora arménienne et territorialités (2007)
- • Marseille et ses étrangers, Revue européenne des migrations internationales (1995)
- • Marseille XXe siècle, de la dominante italienne à la diversité maghrébine par Émile Témime
- • Noirs-Africains et Maghrébins ensemble dans la ville par Daouda Koné
- • Généralisation du commerce transfrontalier : petit ici, notable là-bas, par Lamia Missaoui
- • Le marché des pauvres : espace commercial et espace public, par Nancy Spinousa, Michel Péraldi, Nouara Foughali
- • Naissance d’une colonie : un comptoir commercial à Marseille, par Alain Tarrius
- • Marseille, carrefour d’Afrique, Hommes et migrations (2000)
- • Étude de la migration corse au XXe siècle à Marseille : l’apport du témoignage oral, par Marie-Françoise Attard-Maraninchin (2005)
- • Les Suisses à Marseille : une immigration de longue durée, par Renée Lopez, in Revue européenne de migrations internationales (1987)
- • Marseille cosmopolite après les décolonisations : un enjeu identitaire, par Yvan Gastaut, in Cahiers de la Méditerranée (2003)
- • La spatialisation des identités assignées : Marseille 1940-1942, par Aurélie Audeval, in Trajectoires (2017)
- • L’image des minorités ethniques de Marseille dans les médias de l’entre-deux guerres, par Ralph Schor, in Cahiers de la Méditerranée (1987)
- • Immigration et mobilisations musulmanes à Marseille, par Vincent Geisser, in Cahiers de la Méditerranée (2009)
- • Des Kabyles à Marseille : une migration précoce et durable, par Émile Témime, in Confluences Méditerranée (2001)
- • Les « frontaliers » de la coopération entre Marseille et Alger, de la marge à la médiation, par Chérif Dris, in L’Année du Maghreb (2009)
- • Libanais à Marseille : migrations et comportements religieux, par Rada Lilyanne Nasser, in Cahiers de la Méditerranée (2008)
- • La diaspora de la Grande-Comore à Marseille et son apport sur le développement de l’île, par Youssouf Abdillahi, thèse (2012)
- • Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et transnationale, par Erato Paris, in revue européenne des migrations internationales (2001)
- • La communauté grecque à Marseille au XIXe siècle, par Michel Calapodis, in Cahiers balkaniques (2011)
- • L’enseignement de l’arabe au lycée de Marseille au XIXe siècle, par Marie-Hélène Clavères (2002)
- • Histoire de Marseille en treize évènements, ouvrage dirigé par Philippe Joutard (1988)
- • Marseille : 2600 ans d’histoire par Roger Duchêne & Jean Contrucci (1998)
- • Les grandes familles de Marseille face à la politique (1860-1970) : d’impossibles notables ?, par Pierre-Paul Zalio, in Politix (2004)
- • Du sujet de l’État monarchique au citoyen : peuple, désir, langage dans les Chansons provençales et les Notes biographiques de Victor Gélu (1838-1857), par Christiane Veauvy, in Genèse de l’État moderne en Méditerranée (1988)
- • Les mystères de Marseille : secret et sociétés secrètes à Marseille et dans le Vaucluse en 1841, par Jean-Noël Tardy, in Revue d’histoire du XIXe siècle (2007)
- • Les vieux quartiers de Marseille au XIXe siècle : naissance des bas-fonds, par Laurence Montel, in Histoire urbaine (2013)
- • Le quartier du port de Marseille : une réalité urbaine restituée (1500-1790), par Colette Castrucci (2016)
- • Marseille la violente : criminalité, industrialisation et société (1851-1914), par Céline Régnard-Drouot (2009)
- • La société marseillaise au XIXe siècle : un contretemps dans le processus de civilisation des mœurs ? in La violence : regards croisés sur une réalité plurielle (2010)
- • Les Marseillaises et la violence au XVIIIe siècle : genre, mœurs et justice, par Christophe Regina (2015)
- • Les épidémies à Marseille au XIXe siècle, par Bertrand Mafart & Marc Morillon, in Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris (1998)
- • Les conceptions sociales des notables de Marseille sous la Seconde République, par Thomas Christofferson, in Annales du Midi (1973)
- • L’histoire portuaire marseillaise en chantier : espaces, fonctions et représentations, ouvrage dirigé par Fabien Bartolotti, Xavier Daumalin, Olivier Raveux (2021) NOUVEAU
- • Une histoire du milieu marin méditerranéen : le cas du golfe de Marseille (XVIIIe-XIXe siècles), par Daniel Faget, in Rives méditerranéennes (2010)
- • Une cité sous les cendres : les territoires de la pollution savonnière à Marseille (1750-1850), in Débordements industriels : environnement, territoire et conflit (2013)
- • Les portefaix et la transformation du port de Marseille par Roger Cornu, in Annales du Midi (1974)
- • La chambre de commerce de Marseille et la main-d’œuvre enfantine : l’École des mousses (1839-1901), par Laurence Américi, in Enfants au travail (2002)
- • Les invalides de la marine du quartier maritime de Marseille au XVIIIe siècle : œil de verre et jambe de bois ?, par Gilbert Buti, in Comportements, croyances et mémoires (2007)
- • Réseaux de marchés et réseaux de marchands : Marseille et le commerce du blé au XIXe siècle, par Nicolas Bourguinat, in Réseaux marchands et réseaux de commerce (2010)
- • Le patronat marseillais et la deuxième industrialisation (1880-1930), par Xavier Daumalin (2014)
- • Industrie marseillaise et immigration italienne en Méditerranée : nouveaux regards (XIXe siècle-années 1930), in Cahiers d’histoire (2016)
- • Désindustrialisation et ré-industrialisation à Marseille (fin XIXe-début XXe siècle) : l’exemple des activités chimiques traditionnelles, in Rives nord-méditerranéennes (2014)
- • La bourgeoisie d’affaires marseillaise face aux recompositions industrielles des années 1960-1990 : les fondements d’un désengagement, in La désindustrialisation : une fatalité ? (2017)
- • Le conflit environnemental entre instrumentalisation et arbitrage : les soudières marseillaises au début du XIXe siècle, in Débordements industriels : environnement, territoire et conflit (2013)
- • La santé des ouvriers des usines à plomb dans les calanques marseillaises (1851-1878) avec Olivier Raveux, Stéphane Kronenberger, in Industrie entre Méditerranée et Europe (2019)
- • Marseille, une révolution industrielle entre Europe du nord et Méditerranée (1831-1865) avec Olivier Raveux, in Annales, histoire, sciences sociales (2001)
- • Aux origines de l’industrie moderne marseillaise : l’œuvre de Louis Benet et de Philip Taylor (1830-1860) avec Olivier Raveux, in Rives nord-méditerranéennes (2013)
- • études sur l’industrie marseillaise, par Olivier Raveux
- • L’usine de la Madrague de Montredon : une singulière histoire de l’industrie du plomb à Marseille (1873-1884), in Annales du Midi (2022)
- • Le textile au cœur de la fonction industrielle du port de Marseille durant le dernier tiers du XVIIe siècle, in L’histoire portuaire marseillaise en chantier (2021)
- • Les marchands orientaux et les langues occidentales au XVIIe siècle : l’exemple des « Choffelins » de Marseille (2009)
- • La soudière des Trois-Lucs par Gilles Olive, in L’Atelier du Centre de recherches historiques (2012)
- • Capitalisme familial et croissance économique à Marseille aux XIXe et XXe siècles : l’exemple de la famille Imer et de sa parenté (1808-1947) par Olivier Lambert, in Méditerranée (2006)
- • Des Marseillaises en affaires par Éliane Richard, in Annales du Midi (2006)
- • Quelques notes… de musique par Éliane Richard, in Hommes, idées, journaux (1988)
- • La réussite d’un Catalan émigré à Marseille : Antoine Vidal et le négoce maritime (1806-1868) par Éliane Richard & Roland Caty, in Rives nord-méditerranéennes (2013)
- • De Marseille à Madrid, du plomb à la noblesse et au pouvoir d’État : la construction de la fortune de la Casa Figueroa, par Gérard Chastagnaret, in Cahiers de la Méditerranée (1993)
- • Le prolétariat flottant à Marseille sous la Révolution française par Michel Vovelle, in Annales de démographie historique (1968)
- • La lutte de l’État contre la fraude : un outil d’organisation du territoire ? le cas marseillais aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Anthony Subi, in Fraudes, frontières et territoires (2020)
- • Marseille, échelle des toiles levantines pour l’Espagne (XVIIe et XVIIIe siècles), par Eloy Martín Corrales, in Rives nord-méditerranéennes (2008)
- • Inertie épistolaire et audace négociante au XVIIIe siècle, quelques considérations sur la maison Roux de Marseille, par Sébastien Lupo, in Rives nord-méditerranéennes (2007)
- • De Camarès à Marseille : les lieux du négociant Antoine-Jean Solier (1760-1836), par Danielle Rives, in Annales du Midi (2010) NOUVEAU
- • Marseille et la question du mercantilisme : privilège, liberté et économie politique en France, 1650-1750, par Jeff Horn, in Histoire, économie & société (2011)
- • Les embellissements d’Aix et de Marseille : droits, espace et fabrique de la ville aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Julien Puget (2018) NOUVEAU
- • L’arsenal, cité des galères à Marseille au siècle de Louis XIV par André Zysberg, in Dix-septième siècle (2011)
- • Aux portes de la ville : la manufacture royale des poudres et salpêtre de Marseille (Saint-Charles), ouvrage dirigé par Ingrid Sénépart (2017)
- • Les avocats à Marseille : praticiens du droit et acteurs politiques (XVIIIe-XIXe siècles) par Ugo Bellagamba (2001)
- • L’application du Concordat à Marseille pour les cultes non-catholiques reconnus par Elsa Brushi, in Politique, religion et laïcité (2009)
- • La communauté protestante de Marseille du Consulat au Second Empire, origine géographique et composition sociale, par Pierre-Jean Collomb, in Provence historique (1988)
- • Quelques notes sur l’esprit de la haute bourgeoisie protestante à Marseille à la fin de l’Ancien Régime, par Jean-Pierre Ferran, in Provence historique (1958)
- • Saint-Jean d’Écosse de Marseille : une puissance maçonnique méditerranéenne aux ambitions européennes, par Pierre-Yves Beaurepaire, in Cahiers de la Méditerranée (2006)
- • Une page de l’histoire des juifs de Marseille au XIXe siècle : la construction du temple de la rue Breteuil (1864), par David Cohen, in Revue des études juives (1976)
- • Journal d’un Marseillais (1789-1793), par Jean-Louis Laplane, présenté par Gérard Fabre & Véronique Autheman (1989)
- • Accouchements et mortalité maternelle à l’hôtel-Dieu de Marseille au milieu du XIXe siècle, par Gilles Boëtsch, Emma Rabino-Massa, Silvia Bello, in Bulletins et mémoires de la Société d’anthropologie de Paris (1998)
- • Soigner et être soigné à l’hôtel-Dieu de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Judith Aziza, in Rives méditerranéennes (2007)
- • L’infanticide au siècle des Lumières à Marseille : une affaire de femmes ?, par Christophe Regina, in La violence : regards croisés sur une réalité plurielle (2010)
- • Mobiliers des églises marseillaises et aixoises au XVIIIe siècle : histoires sacrées, par Émilie Roffidal (2008)
- • Les ornements et les reliefs sculptés du mobilier liturgique (XVIIIe siècle), in Questions d’ornements (2013)
- • La Compagnie du Saint-Sacrement et les écoles populaires de Marseille au XVIIe siècle, par Yves Poutet, in Provence historique (1963)
- • Les protestants à Marseille au XVIe siècle : entre persécution et coexistence tacite, par Wolfgang Kaiser, in Provence historique (1999)
- • Marseille : une ville et son territoire (XIe-XIVe siècles), par Thierry Pécout, in Entre deux rives : villes en Méditerranée (2017)
- • Pourquoi Marseille ne fut-elle jamais capitale ?, in Villes méditerranéennes au Moyen Âge (2014)
- • Insertion et rayonnement des élites juives de Marseille au XIVe siècle, par Juliette Sibon, in Villes méditerranéennes au Moyen Âge (2014)
- • Dévotions communales : Marseille entre saint Victor, saint Lazare et saint Louis (XIIIe-XVe siècles) par Noël Coulet, in La religion civique à l’époque médiévale et moderne (1995)
- • Les résidences de l’évêque de Marseille : de Saint-Cannat à Saint-Cannat (XIIe-XIVe siècles), par Thierry Pécout, in Provence historique (2016)
- • Grands marchands et « petites et moyennes industries » à Marseille au bas Moyen Âge, par Christian Maurel, in Le marchand au Moyen Âge (1992)
- • Structures familiales et solidarités lignagères à Marseille au XVe siècle : autour de l’ascension sociale des Forbin, in Annales, économies, sociétés, civilisations (1986)
- • La pêche et le commerce du corail à Marseille aux XIVe et XVe siècles, par Géraud Lavergne, in Annales du Midi (1952)
- • La vie politique à Marseille sous la domination angevine (1348-1385), par François Otchakovsky-Laurens (2017)
- • Marseille au XIVe siècle : commune autonome ou simple pièce sur l’échiquier politique angevin ?, in Entre deux rives : villes en Méditerranée (2017)
- • Quand Marseille se constitue en institution : s’assembler, délibérer, enregistrer au XIVe siècle, in Mélanges de l’École française de Rome (2015)
- • La vie politique à Marseille sous la domination angevine (1348-1385) in Mélanges de l’École française de Rome (2017)
- • 1348 : Marseille s’unifie, son assemblée s’affirme, in Rives méditerranéennes (2012)
- • Les statuts urbains de Marseille : acteurs, rhétorique et mise par écrit de la norme, in La confection des statuts dans les sociétés méditerranéennes de l’Occident, XIIe-XVe siècles (2017)
- • L’assemblée de ville, la tutelle du prince et les statuts à Marseille au milieu du XIVe siècle, in Statuts communaux et circulations documentaires dans les sociétés méditerranéennes de l’Occident (2018)
- • Saint-Victor de Marseille : un âge d’or du monachisme (990-1090), par Paul Amargier (1990)
- • L’antiquité du terroir marseillais dévoilée par les érudits du XIXe siècle : les étymologies de François Meynier et Alfred Saurel, in Rives nord-méditerranéennes (2002)
- • Les érudits marseillais et la toponymie des artères de la ville : l’histoire est dans la rue, par Régis Bertrand, in Nommer l’espace (1997)
- • Les Jarret de Marseille par Bruno Roberty, in Provincia (1937)
- • Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône : commune de Marseille, par Alfred Saurel (1877)
- • Les anciens chemins de Marseille par Fernand Meynier, in Revue de Marseille et de Provence (1866) : I & II – III – IV – V – VI – VII – VIII – IX
- • Dictionnaire topographique de l’arrondissement de Marseille comprenant les noms anciens & modernes, par Jean Mortreuil (1872)
- • Les rues de Marseille par Augustin Fabre (1867) : I – II – III – IV – V
- • Notice historique sur les anciennes rues de Marseille démolies en 1862 pour la création de la rue impériale (1862)
- • Les fontaines de Marseille par Marcel de Régis de la Colombière (1860)
- • Marseille et ses environs, Guide Joanne (1902)
- • Marseille et ses monuments par Octave Teissier (1867)
- • Guide universel de l’étranger dans Marseille par Félix Peise (1867)
- • Tableau historique et politique de Marseille, ancienne et moderne, ou Guide fidèle du voyageur et des négociants dans cette ville, par Joseph Chardon (1837)
- • L’Hermès marseillais ou Guide des étrangers à Marseille et dans le département des Bouches-du-Rhône (1826)
- • Lettres archéologiques sur Marseille par Jean-Baptiste Lautard (1844)
- • Marseille au XXe siècle : tableau historique et statistique de sa population, son commerce, sa marine, son industrie, par Émile Camau (1905)
- • Histoire anecdotique des cafés de Marseille par Horace Bertin (Simon Bense) (1869)
- • Essai historique sur les mœurs et coutumes de Marseille au XIXe siècle, par François Mazuy (1853)
- • Explication des usages et coustumes des Marseillois par François Marchetti (1683)
- • Marseille et les Marseillais par Joseph Méry (1860)
- • Histoire de Marseille par Amédée Boudin (1852) + gravures
- • Histoire et topographie de la ville de Marseille par Étienne Garcin (1834)
- • Histoire de Marseille par Augustin Fabre (1829) : I & II
- • Recueil des antiquités et monumens marseillois par Jean-Baptiste Grosson (1773)
- • Marseille ancienne et moderne par Pierre Guys (1786)
- • Histoire de la ville de Marseille par Antoine de Ruffi (1696) : I & II
- • Histoire des hôpitaux et des institutions de bienfaisance de Marseille par Augustin Fabre (1854) : I – II
- • Essai sur le commerce de Marseille par Jules Julliany (1842) : I & II – III
- • L’industrie de la savonnerie à Marseille, par Pierre Mazière (1878)
- • Marseille et ses industries, les tissus, la filature et la teinturerie, par Louis Chabaud (1883)
- • Le blocus de Marseille et des environs par les Anglais, 1804-1814, par Paul Gaffarel (1905)
- • Les galères de France, Marseille, port de guerre (1481-1781) par Paul Masson (1938)
- • Marseille à la fin de l’Ancien Régime (collectif) (1896)
- • État de la noblesse de Marseille en 1693 par Octave Teissier (1868)
- • La république marseillaise du XIIIe siècle (1200-1263), par Félix Portal (1907)
- • Études massaliètes : revue en ligne
- • Marseille grecque et la Gaule (1990)
- • Le territoire de Marseille grecque, Études massaliètes (1886)
- • Les cultes des cités phocéennes (1999)
- • Trames et paysages urbains, de Gyptis au roi René (2001)
- • Fouilles à Marseille : la ville médiévale et moderne, ouvrage dirigé par Marc Bouiron, Françoise Paone, Bernard Sillano, Colette Castrucci, Nadine Scherrer (2011)
- • Évolution historique et topographique
- • Évolution de la morphologie urbaine
- • Fouilles à Marseille : objets quotidiens médiévaux et modernes, ouvrage dirigé par Véronique Abel, Marc Bouiron, Florence Parent (2014)
- • études sur Marseille, par Marc Bouiron
- • La topographie initiale de Marseille (2001)
- • Les fortifications de Marseille au XVIe siècle (2012)
- • Les fortifications médiévales de Marseille (2001)
- • Urbanisme et monuments de Marseille au XVIe siècle, à travers les sources iconographiques (2012)
- • Histoire et topographie des monuments de Marseille médiévale (2001)
- • Le lotissement de l’abbaye Saint-Sauveur de Marseille, de la reconquête de l’espace urbain à la création du palais communal (XIe-XIIIe siècles) (2012)
- • Les origines de Marseille, environnement et archéologie, revue Méditerranée (1995)
- • La topographie de Marseille antique de sa fondation (-600) à l’époque romaine, par Henri Trezigny
- • Le fond du Vieux-Port, des marécages à la place Général-de-Gaulle, par Marc Bouiron
- • Déplacement des lignes de rivage et mobilité du plan d’eau sur la rive nord du Lacydon de Marseille
- • 5 000 ans de dégradation de l’environnement au Lacydon par Christophe Morhange & Nicolas Weydert
- • Mobilité des paysages littoraux et variation du niveau de la mer à La Joliette depuis 6000 ans, par Gilles Arnaud-Fasseta & Michel Bourcier
- • études archéologiques sur Marseille antique, par Manuel Moliner
- • Topographie urbaine de Marseille romaine par Philippe Mellinand, Manuel Moliner, Bernard Sillano (2010)
- • Le port antique de Marseille, paysage urbain, patrimoine et musées, par Annie Philippon & Laurent Védrine, in Les nouvelles de l’archéologie (2009)
- • Marseille et la fides de Rome par Danièle Roman, in Revue archéologique de Narbonnaise (1990)
- • Les Phocéens, Marseille et la Gaule (-VIIe-IIIe) par Michel Bats, in Pallas, revue d’études antiques (2012)
- • Pythéas de Marseille par Pedro Pablo Fuentes González, in Dictionnaire des philosophes antiques (2012)
- • études sur Marseille antique, par Sophie Bouffier
- • Variations territoriales : indigènes et Grecs en Celtique méditerranéenne, avec Dominique Garcia, in Les territoires de Marseille antique (2010)
- • Grecs et indigènes dans le territoire de Marseille avec Loup Bernard, Henri Tréziny, in Les territoires de Marseille antique (2010)
- • Aux frontières du territoire marseillais : rythmes grecs et rythmes celtiques entre le -VIIe et le -Ve siècle, in Les territoires de Marseille antique (2010)
- • Marseille et la Gaule méditerranéenne avant la conquête romaine, in Pallas (2009)
- • études sur Marseille antique, par Henri Tréziny
- • Les fortifications de Marseille dans l’Antiquité (1999)
- • L’espace périurbain de Marseille (2009)
- • Marseille antique : topographie, urbanisme, architecture, in Empúries (2009)
- • Topography and town planning in Ancient Marseilles in Colloquia antiqua (2012)
- • études numismatiques, par Jean-Albert Chevillon
- • Le monnayage de Marseille grecque et sa diffusion territoriale dans le milieu indigène du Sud-Est, in Les territoires de Marseille antique (2014)
- • L’Occident grec, de Marseille à Mégara Hyblaea (Sicile), ouvrage dirigé par Sophie Bouffier & Antoine Hermary (2013)
- • À la découverte de Marseille grecque par Xavier Delestre
- • La protohistoire du bassin de Marseille : le pays des Ségobriges ? par Philippe Boissinot, in Carte archéologique de la Gaule (2005)
- • La prise de Marseille par les Ségobriges : un échec, par Marcel Meulder, in Dialogues d’histoire ancienne (2004)
- • Marseille, une cité antique sans mémoire ? par Xavier Lafon, in La pensée de midi (2000)
- • Marseille phénicienne : un mythe du XIXe siècle, par Antoine Hermary, in Pour une histoire de l’archéologie (2015)
- • Marseille au Moyen Âge par Octave Teissier (1892)
- • Les villes de Marseille au Moyen Âge, ville supérieure et ville de la prévôté, 1257-1348, par Philippe Mabilly (1905)
- • Documents inédits sur le commerce de Marseille au Moyen Âge, analysés par Louis Blancard (1885) : I & II
- • Le commerce de Marseille avec le Levant pendant les croisades, par Joseph Marchand (1890)
- • Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille depuis le Xe siècle, par Louis Méry (1841)
- • L’hellénisme à Marseille : l’édition massaliotique de l’Iliade d’Homère, par Stanislas Gamber (1888)
- • L’inscription phénicienne de Marseille par Jean-Joseph Bargès (1848)
- • Protidas ou Fondation de Marseille par les Phocéens, par Auguste-Gilbert Baldy (1832)
- • Histoire de l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, Provence historique (1966)
- • Le martyrium de l’abbaye Saint-Victor par Fernand Benoit
- • Le fondateur de Saint-Victor de Marseille : Jean Cassien, par Henri-Irénée Marrou
- • La bibliothèque de l’abbaye Saint-Victor (XIe-XVe siècles), par Donatella Nebbiai, in Documents, études et répertoires de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (2005)
- • Essai historique et archéologique sur l’abbaye de Saint-Victor-lez-Marseille par Charles Kothen (1850)
- • Notice sur les cryptes de l’abbaye Saint-Victor-lez-Marseille, précis historique (1864)
- • la Major, cathédrale de Marseille par Casimir Bousquet (1857)
- • Sainte Eusébie, abbesse, et ses 40 compagnes martyres à Marseille, par Simon Verne (1891)
- • Notice sur sainte Eusébie, abbesse et martyre du diocèse de Marseille, par Victor Verlaque (1867)
- • L’antiquité de l’église de Marseille et la succession de ses évêques, par Henri de Belsunce (1747) : I & II – III
- • Histoire du quartier de Saint-Loup par Jean-Jacques Cayol (1866)
- • Monographie de la paroisse Saint-Pierre-lès-Marseille par Clément Therme (1897)
- • Monographie du quartier et de la paroisse des Accates, par Étienne Gouin (1900)
- • Pièces authentiques concernant le quartier de Château-Gombert (1877)
- Photographies & Images
- • Archives municipales : cartes postales anciennes, photographies & gravures de Marseille
- • Gallica : dessins de Marseille
- • Plateforme ouverte du patrimoine : photographies & documents (Ministère de la culture)
- • Joconde : collection des cartes postales anciennes du Mucem
- • Cpa Marseille : cartes postales anciennes du début du XXe siècle
- • VieuxMarseille : cartes postales anciennes de Marseille et ses calanques…
- • Wikimédia : gravures & photographies anciennes
- • Port de Marseille : construction du bassin de la Pinède, in Studio Nadar, Boissonas et Detaille (1898-1904)
- • Phil-ouest : timbres de Marseille & des Bouches-du-Rhône