Aujourd’hui plus de 43 % des quelque 6 700 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition.
La Journée internationale de la langue maternelle a été proclamée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en novembre 1999. La proclamation de la Journée internationale de la langue maternelle a été accueillie par l’Assemblée générale à travers sa résolution 56/262.
Le Shaheed Minar est un monument national dans Dhaka, Bangladesh, établi pour commémorer ceux tués pendant les démonstrations bengali de mouvement de langue de 1952 dans puis le Pakistan Oriental
Le 16 mai 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 61/266, a « demandé aux États Membres et au Secrétariat d’encourager la conservation et la défense de toutes les langues parlées par les peuples du monde entier ». Les questions de langue étant au cœur du mandat de l’UNESCO dans les domaines de l’éducation, des sciences, des sciences humaines et sociales, de la culture ainsi que de la communication et de l’information, l’Organisation a été nommée organisme chef de file pour la célébration de cet événement.
La célébration de la journée permet d’attirer l’attention sur les questions linguistiques mais aussi de mobiliser des partenaires et des ressources pour appuyer la mise en œuvre des stratégies et politiques en faveur de la diversité linguistique et du multilinguisme dans toutes les régions du monde.
Les langues, avec leurs implications complexes d’identité, de communication, d’intégration sociale, d’éducation et de développement, revêtent une importance stratégique pour les peuples et pour la planète. Du fait des processus de mondialisation, elles se trouvent désormais de plus en plus menacées, voire disparaissent complètement. Or, lorsque les langues s’éteignent, la diversité culturelle, qui fait la richesse de l’humanité, s’estompe aussi. Avec les langues en effet, ce sont aussi des perspectives, des traditions, une mémoire collective et des modes uniques de pensée et d’expression — autant de ressources précieuses pour garantir un avenir meilleur — qui se perdent.
Seules plusieurs centaines de langues sont véritablement valorisées dans le système éducatif et dans le domaine public, et moins d’une centaine sont utilisées dans le monde numérique. Cela signifie que toutes les deux semaines, une langue disparaît pour toujours, emportant avec elle tout un patrimoine culturel et intellectuel.
Étant donné que chaque langue est aussi le reflet d’une culture, les langues locales, en particulier les langues des minorités et des peuples autochtones, jouent un rôle primordial dans la préservation de notre riche diversité culturelle mondiale. Elles permettent en effet la transmission de la culture, des valeurs et du savoir traditionnel, ainsi que la promotion d’avenirs durables.
Enfin, les sociétés multiculturelles existent à travers leurs langues et il est donc impératif de redoubler d’efforts pour préserver la diversité linguistique.
Afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle et rappeler l’importance du multilinguisme dans nos sociétés, la Journée internationale de la langue maternelle est célébrée chaque année.
Le thème de la Journée internationale de la langue maternelle 2021, «PROMOUVOIR LE MULTILINGUISME POUR L’INCLUSION DANS L’ÉDUCATION ET LA SOCIÉTÉ»
L’UNESCO estime que l’éducation, fondée sur la première langue ou la langue maternelle, doit commencer dès la petite enfance, car la protection et l’éducation de la petite enfance est le fondement de l’apprentissage.
« Langue maternelle » est une expression due à Dante, qui écrivit son œuvre poétique en langue vulgaire, c’est-à-dire la langue apprise par la nourrice et qu’il oppose au latin, langue artificielle. La langue maternelle est à entendre donc comme langue nourricière.
Anne Weber, romancière allemande, qui écrit dans les deux langues, allemand, français note :
« Il y a une langue qu’on ne trouve pas, qu’on ne cherche pas non plus mais qu’on respire en arrivant au monde, qu’on mange et qu’on boit. Cet aliment pour bébé passe comme une lettre à la poste : on ouvre le bec et on avale sans penser » (on entend bien ici la proximité entre la langue et l’oralité).
La langue maternelle ne se résume pas à la langue que parle la mère. Mais qu’est-elle alors :
– Est-ce la langue dans laquelle je suis née ?
– La langue que la mère utilise pour parler à son enfant, tout en sachant qu’une mère n’apprend pas à parler à son enfant ? La langue maternelle est la langue que je sais sans l’avoir apprise, comme dit Ch. Melman : « La langue se prend chez la mère mais ne s’apprend pas d’elle…
Pour plus d’informations sur le multilinguisme et la langue maternelle vous pouvez lire :
Froissart, J. (2015). Qu’est-ce qu’une langue maternelle ?. Dans : Marika Bergès-Bounes éd., Vivre le multilinguisme: Difficulté ou richesse pour l’enfant ? (pp. 139-154). Toulouse, France: Érès. https://doi.org/10.3917/eres.berge.2015.02.0139″
Paquot, T. (2016). Langue maternelle. Hermès, La Revue, 2(2), 60-63. https://doi.org/10.3917/herm.075.0060
Amiel, G. (2011). Langue étrangère en tant que langue maternelle ?. La revue lacanienne, 3(3), 99-105. https://doi.org/10.3917/lrl.113.0099
Boutan, P. (2003). Langue(s) maternelle(s): de la mère ou de la patrie ? [*]. Éla. Études de linguistique appliquée, 2(2), 137-151. https://doi.org/10.3917/ela.130.0137
Kaluaratchige, E. (2014). La langue « maternelle », l’exil et l’adolescente. Adolescence, 1(1), 139-149. https://doi.org/10.3917/ado.087.0139
Rezzoug, D. & Moro, M. (2011). Oser la transmission de la langue maternelle. L’Autre, 2(2), 153-161. https://doi.org/10.3917/lautr.035.0153
Pascale Leclercq, « L’influence de la langue maternelle chez les apprenants adultes quasi-bilingues dans une tache contrainte de verbalisation », Acquisition et interaction en langue étrangère [En ligne], 26 | 2008, mis en ligne le 01 juin 2011, consulté le 22 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/aile/3032 ;
Urbain Jean-Didier. La langue maternelle, part maudite de la linguistique?. In: Langue française, n°54, 1982. Langue maternelle et communauté linguistique, sous la direction de Émile Genouvrier et Nicole Gueunier. pp. 7-28. : www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1982_num_54_1_5275