De 1914 à 1974 : l’engagement des écrivains grecs

Conférence  de KATHERINE NAZLOGLOU, Agrégée d’Histoire, professeur honoraire de Première et Lettres Supérieures, Bordeaux

Sur le thème De 1914 à 1974 : L’engagement des écrivains grecs

 Samedi 22 avril  2017    à 18h00

 Auditorium Espace des Associations Garibaldi, 12 ter Place Garibaldi 06000 Nice

Dans un Etat en construction. les écrivains cherchent leur voie entre néo-classicisme et modernité, entre l’occidentalisme et voie «nationale»…..,

Les années 1910 ouvrent à la Grèce un rôle politique nouveau et les guerres balkaniques l’introduisent au rang de puissance régionale victorieuse sous le gouvernement libéral de Vénizélos. Les intellectuels, au premier rang desquels figure le «poète national» Palamas, s’engagent alors avec passion dans les débats politiques, idéologiques et identitaires qui vont marquer la société et le devenir du pays à travers les luttes, souvent fratricides, qui jalonnent la première moitié du XXème siècle. Les écrivains, observateurs voire acteurs en seront les témoins engagés.

La Catastrophe de 1922 marque une rupture, ouvre l’ère des crises, des doutes et des interrogations pour la «génération  des défaites», les écrivains de la «génération des années 30» qui doit affronter le «rétrécissement» de l’hellénisme vers l’helladisme, sans renier le passé antique, atavisme fondateur et salvateur, car il y nourrit un épanouissement exceptionnel de la pensée et des oeuvres. Quand l’espoir venu de l’Est enflamme la réflexion et les luttes, les engagements vont se radicaliser, au péril de la liberté  de certains écrivains dès les années 30, et même de leur vie pendant la décennie de guerres dont ils sont les témoins, acteurs, victimes. Sikélianos succède à Palamas dont la disparition en 1943 marque un tournant générationnel, Ritsos en appelle à la France en 1945, tandis que Vlachos dénonce les horreurs de la guerre, et qu’une nouvelle génération d’écrivains en émerge, autour de poètes surréalistes tels Gatsos, Embiricos, Elytis. Au moment où, en penseur et poète de l’hellénisme, Séféris, recherche toujours la catharsis pouvant donner la Sérénité à ce pays, qui, tel Andromède, reste «lié au rocher qui s’est fait sien à force de souffrance»